Le gouvernement n’a « aucune urgence » à approuver la réforme du travail.

Le gouvernement n'a "aucune urgence" à approuver la réforme du travail.

« Les négociations se déroulent à huis clos au sein du Dialogue Social, et j’espère dans un climat constructif. Je n’ai aucune raison de douter de ce climat constructif, car c’est celui que nous avons eu pendant un an et demi », a déclaré Maria do Rosário Palma Ramalho en marge du Forum Social de Porto 2025, qui réunit aujourd’hui et vendredi plus de 200 leaders internationaux pour débattre des « Emplois de Qualité dans une Europe Sociale Compétitive ».

En soulignant que ce n’est qu’après ces négociations que l’on passera « à la phase d’approbation de la proposition de loi et de discussion au parlement », la ministre a insisté sur son espoir de « dialogue constructif de la part des partenaires sociaux, qui a d’ailleurs déjà commencé » à ce stade spécifique.

En réponse aux critiques concernant le moment choisi par le gouvernement pour avancer dans cette réforme du travail — notamment de la part de l’ancienne ministre socialiste Ana Mendes Godinho et du président de la Confédération du Commerce et des Services du Portugal (CCP), João Vieira Lopes — Rosário Palma Ramalho a défendu le fait qu’il s’agit du bon moment pour le faire.

« Concernant l’opportunité, il a en effet été dit que ce n’était pas judicieux. Le gouvernement ne partage pas cette opinion, car nous avons besoin de salaires plus élevés, de plus de productivité et, surtout, nous ne sommes pas en période de crise nécessitant des mesures urgentes », a-t-elle soutenu.

« C’est quand la situation est plus calme qu’il faut réfléchir à des réformes structurelles, car nous avons le temps de réfléchir à celles-ci, ce que nous faisons d’ailleurs actuellement », a-t-elle souligné.

Assurant que le gouvernement n’est « pas pressé » — « Nous avons présenté le projet préliminaire le 24 juillet et nous discutons maintenant calmement », a précisé la ministre — elle a réitéré que c’est « un très bon moment justement pour réfléchir ».

« Tous les pays le font, pourquoi pas nous ? », a-t-elle demandé.

En ce qui concerne l’opportunité de la réforme de la législation du travail, la ministre a également indiqué que celle-ci « figure dans le programme du gouvernement et était déjà dans le programme du gouvernement précédent », apparaissant également dans « l’accord tripartite de valorisation salariale et de croissance économique signé avec les partenaires sociaux le 1er octobre 2024 ».

« Donc, nous respectons expressément une clause de l’accord lui-même, que tous les partis connaissaient certainement, car il était public », a-t-elle conclu.

Concernant les modifications prévues dans la réforme du travail, Rosário da Palma Ramalho a assuré que « la qualité de l’emploi n’est pas — et n’a jamais été — mise en question », en soulignant qu’« augmenter la compétitivité est, par ailleurs, crucial pour améliorer la qualité de l’emploi, car cela permettra, par exemple, des salaires plus élevés ».

« Nous avons le plein emploi, mais des salaires très bas et, donc, la qualité de l’emploi passe aussi par l’augmentation des salaires. Nous avons également un déficit de productivité de 25% par rapport à la moyenne européenne. Par conséquent, évidemment, la compétitivité va promouvoir la productivité et des salaires meilleurs, et de meilleures conditions de vie pour les travailleurs », a-t-elle affirmé.

La ministre a également défendu que le projet préliminaire de réforme du travail « comporte de nombreuses normes de renforcement direct des droits de ceux qui n’ont pas reçu autant d’attention de la part des associations syndicales », en donnant comme exemples « le renforcement du congé parental initial, le renforcement du congé du père auprès de l’enfant à la naissance, qui double le temps actuel, divers renforts en termes de compensations des travailleurs et la non-nécessité de restituer les compensations reçues dans diverses situations ».