Un décret publié aujourd’hui au Journal Officiel (JO), consulté par l’agence Lusa, indique que le ministère de l’Agriculture et des Pêches a approuvé des mesures pour la sécurité hydrique du Projet d’Irrigation de Mira (PIM) pour la campagne d’irrigation de 2025 et les années suivantes.
Avec les mesures désormais approuvées, le gouvernement introduit des modifications à un décret du 19 mars 2024, qui avait établi un ensemble d’interdictions pour la zone bénéficiaire du PIM, à l’exception du Bloc de la Várzea de la rivière Corte Brique.
Les modifications mises en œuvre dans ce nouveau décret, signé par le ministre de l’Agriculture et des Pêches, José Manuel Fernandes, le 8 avril de cette année et maintenant publié au JO, « permettent une gestion flexible dans l’exploitation agricole », indique le JO.
Selon le gouvernement, il est permis l’installation supplémentaire de cultures annuelles alimentaires jusqu’à cinq hectares par rapport à 2024, ainsi que l’installation supplémentaire de cultures permanentes alimentaires, de pâturages et de fourrages, dans une proportion qui ne peut dépasser 5 % et limitée à cinq hectares supplémentaires par bénéficiaire.
Selon le site Internet de l’Association des Bénéficiaires de Mira, consulté aujourd’hui par Lusa, le barrage de Santa Clara est à 59 % de son niveau de stockage, soit actuellement 283 729 230 mètres cubes d’eau (la capacité maximale est de 485 millions de mètres cubes).
Contacté par Lusa, Hélder Guerreiro, maire d’Odemira, une des entités ayant signé en 2023 le Pacte pour la Gestion Durable de l’Eau, a déclaré voir « avec inquiétude la prise de décisions unilatérales » par le gouvernement concernant le barrage de Santa Clara.
« Il conviendrait que [ces décisions], comme par le passé, puissent être collectives », pour éviter de retourner « à des niveaux de stockage très bas » du réservoir, a-t-il défendu.
Selon l’élu, la municipalité a proposé, « avant fin janvier » de cette année, « que les [différentes] entités » se réunissent à nouveau « afin de voir ce qui se passait dans le réservoir » et « de définir ce qui serait les allocations pour cette campagne d’irrigation ».
Avec ce décret, a-t-il souligné, le ministre de l’Agriculture et des Pêches « a décidé d’établir un décret sans parler avec les partenaires au niveau local », et « ces mesures sont de sa responsabilité ».
Pour cette raison, l’élu a déclaré que la municipalité d’Odemira interrogera le gouvernement sur l’adoption de ces mesures pour le Projet d’Irrigation de Mira.
« Nous allons questionner quel est le rationnel, dans quel but, quelles perspectives le ministère de l’Agriculture a sur l’impact sur le territoire avec ces mesures, ce qu’il a visé et avec qui il a parlé », a-t-il précisé.
Le Pacte pour la Gestion Durable de l’Eau a été signé en 2023 entre l’Agence Portugaise de l’Environnement, la Direction Générale de l’Agriculture et du Développement Rural, la municipalité d’Odemira, l’Association des Bénéficiaires de Mira et Águas Públicas do Alentejo.
Dans le décret, le gouvernement a indiqué que ce pacte « réfère la nécessité de mettre en œuvre une gestion durable de l’eau dans l’entreprise, très concrètement pour qu’à l’horizon de cinq ans, il soit possible de rétablir un modèle de gestion durable à la cote 116 mètres ».
« En mars 2025, ce seuil a été atteint et dépassé, bien avant l’année pronostiquée de 2028. En conséquence, il existe actuellement des conditions pour promouvoir une campagne d’irrigation moins restrictive », peut-on lire dans le document publié au JO.