Plus de 900 citoyens étrangers, dont 59 mineurs non accompagnés, ont demandé la protection du Portugal cette année, a déclaré à Lusa le président du Conseil portugais pour les réfugiés (CPR).
« En ce moment, il y a une augmentation du nombre de demandes de protection internationale au Portugal par rapport à l’année dernière. Je peux dire qu’à l’heure actuelle, 939 demandes ont déjà été signalées au CPR cette année, dont 59 mineurs non accompagnés », a déclaré Mónica Farinha.
L’année dernière, 2 136 demandes de protection ont été soumises aux autorités portugaises par des citoyens étrangers qui arrivent aux frontières ou sur le territoire portugais par leurs propres moyens.
Cette année, le nombre devrait être identique ou supérieur, selon la même fonctionnaire. « Je fais référence aux demandes de protection spontanées », a-t-elle souligné.
« Bien entendu, le Portugal, en tant que participant aux différents mécanismes de solidarité, accueille également des réfugiés réinstallés. Il a également accueilli des citoyens afghans, dans le cadre du régime d’évacuation humanitaire, et continue d’accueillir des citoyens ukrainiens et des citoyens issus de sauvetages humanitaires et de sauvetages en Méditerranée », a déclaré Mónica Farinha.
« Je dirais qu’en fin de compte, le même nombre, environ 2 000, sera atteint dans le cadre des mouvements programmés. Toutefois, ces chiffres sont élevés pour le Portugal. Ils ont un impact sur l’accueil, mais ils ne sont pas comparables aux nombres que d’autres pays reçoivent », a-t-il ajouté.
Les mouvements forcés accompagnent les crises dans les pays respectifs et le premier choix se porte sur les États voisins.
Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), en 2022, les pays générant le plus de réfugiés étaient la Syrie, l’Ukraine, l’Afghanistan, le Venezuela, le Sud-Soudan et le Myanmar, anciennement la Birmanie.
« Ces chiffres et ces pays ne sont malheureusement pas surprenants, car il s’agit de situations de crise et de conflits qui durent depuis longtemps et qui n’ont aucun signe de résolution », a déploré Mónica Farinha.
« Lorsque nous observons ces pays et ce qui s’y passe, nous finissons par devoir suivre tout l’impact que cela a en termes de déplacements et de mouvements forcés de réfugiés. Le Portugal a déjà une longue histoire en matière d’enregistrement de la protection », a déclaré le président du CPR.
Les réfugiés empruntent souvent les mêmes routes d’immigration et partagent avec les migrants le même besoin de fuir et les mêmes difficultés jusqu’à ce qu’ils atteignent une situation sûre, bien que la motivation soit différente, a précisé Mónica Farinha.
Lorsqu’ils arrivent au Portugal, ils sont confrontés aux mêmes problèmes que les nationaux, au logement et à l’emploi, à la nécessité d’apprendre la langue et, souvent, aux préjugés de ceux qui pensent que « l’Europe est envahie », a averti la présidente de la CPR.
« Dans le cas des réfugiés, les décisions sont prises dans des contextes très difficiles, la décision est en quelque sorte forcée », a-t-il souligné.
Au Portugal, il existe une distinction entre les nationalités des demandeurs d’asile spontanés et celles des demandeurs d’asile issus de mouvements planifiés. Ces derniers sont généralement originaires de pays comme la Syrie et l’Afghanistan. Dans les demandes spontanées, on trouve également des citoyens d’Afghanistan, mais aussi de Colombie, de Gambie, de Somalie, du Pakistan et de la République démocratique du Congo. « Ce sont des pays qui connaissent des situations compliquées en termes de droits de l’homme », a-t-il rappelé.