Le collège annule la location de l’auditorium pour le congrès d’un groupe extrémiste.

Le collège annule la location de l'auditorium pour le congrès d'un groupe extrémiste.

Le congrès du groupe d’extrême droite Reconquista, qui devait avoir lieu dans l’auditorium du Collège Luso-Français à Porto, a été annulé, un jour après que le lieu du prétendu IIIe Congrès du groupe fut révélé.

Jusqu’à l’annonce du Expresso, l’emplacement du congrès n’était connu que des organisateurs et des responsables qui avaient loué l’espace.

Le mouvement a rempli un formulaire pour utiliser l’auditorium, décrivant le congrès comme un « événement culturel », puisque l’espace n’autorise pas les activités politiques.

En juin de cette année, le mouvement Livre avait tenté de réserver le lieu, mais la demande avait été refusée pour cette raison même.

Toutefois, le congrès était en réalité un événement idéologique, organisé par un groupe prônant la « remigration » (l’expulsion forcée d’immigrants) et souscrivant à la théorie de la « grande substitution », selon laquelle les immigrants africains et du Moyen-Orient remplacent progressivement la population européenne.

C’est en raison de la véritable nature de l’événement que Nuno Santos, le responsable de l’auditorium construit il y a trois ans, a décidé d’annuler la décision initiale. Dans un communiqué, il a déclaré que l’événement était annulé « parce qu’il s’agissait d’un événement politique, ne respectant pas le règlement en vigueur », ce qui va à l’encontre de ce qui « avait été contractuellement convenu » lors de la signature du contrat.

La veille, jeudi, Nuno Santos avait assuré au même journal qu’il ne cancelerait pas l’événement « en raison du contrat signé », soulignant qu’il avait « des obligations ». Il indiquait que le congrès serait « à huis clos » réservé uniquement à « ceux qui ont un billet ».

« Nous n’avons aucune affiliation ou lien avec cette organisation. Mais nous sommes dans un pays libre et nous cherchons juste à rentabiliser l’espace », a-t-il dit, admettant qu’il ne reconnaissait pas le nom du mouvement qui louait l’espace et qu’il ignorait ses idéaux. « Nous avons appris qu’il s’agissait d’eux il y a une semaine. Et nous n’avons pas eu le temps d’analyser. »

Finalement, l’événement a été annulé.

Le congrès, qui devait se tenir ce samedi 8 novembre, comptait des figures notoires de l’extrême droite des États-Unis, d’Allemagne, du Royaume-Uni, d’Irlande et de France. 

Parmi les orateurs portugais figurait l’ancien député et sous-secrétaire d’État à la Culture de Cavaco Silva, António de Sousa Lara. L’ex-représentant est connu pour avoir opposé son veto à la candidature du livre L’Évangile selon Jésus-Christ de José Saramago pour un prix littéraire. À l’époque, il avait jugé que l’œuvre était un affront à la moralité chrétienne.

L’année dernière, une polémique similaire avait déjà éclaté autour du congrès du mouvement. Le groupe Reconquista avait loué le siège de l’Assemblée Municipale de Lisbonne (AML), le Forum Lisboa, pour organiser l’événement. Peu de temps après, l’AML avait déclaré que le groupe s’était fait passer pour un collectif de jeunes de Chega, prétendant organiser une conférence sur « la relation entre la modernité et le collectivisme et leurs effets sur la société portugaise ».

Afonso Gonçalves, fondateur et président du groupe, avait nié l’accusation, affirmant que l’AML avait compris trop tard qu’il avait été une erreur d’approuver l’événement, et que, « pour se légitimer », l’AML utilisait cette raison.

À propos du mouvement, Afonso Gonçalves se définit comme « nationaliste, traditionaliste et futuriste », rejetant « l’idéologie néo-nazie que le mouvement s’était faussement attribuée ».

Reconquista nega ter-se feito passar pelo Chega para congresso em Lisboa
Reconquista nega ter-se feito passar pelo Chega para congresso em Lisboa
Reconquista nega ter-se feito passar pelo Chega para congresso em Lisboa

Reconquista nie s’être fait passer pour Chega pour un congrès à Lisbonne

Le groupe ultranationaliste Reconquista a nié aujourd’hui s’être fait passer pour un collectif de jeunes du Chega pour louer le siège de l’Assemblée Municipale de Lisbonne (AML), où il a tenu son congrès, avec la présence d’invités néonazis.

Lusa | 23:23 – 15/11/2024