Le cadre financier pluriannuel est un « recul » pour les régions ultrapériphériques.

Le cadre financier pluriannuel est un "recul" pour les régions ultrapériphériques.

Selon José Manuel Bolieiro, en « fusionnant des politiques historiques en un fonds unique, les dits Plans Nationaux et Régionaux de Partenariat, on élimine la différenciation qui a toujours caractérisé l’approche européenne envers les RUP ».

Le chef de l’exécutif des Açores s’exprimait lors d’un séminaire organisé par l’association Eurodom, fondée en 1989 pour représenter les régions ultrapériphériques françaises.

Le chef de l’exécutif des Açores a rappelé que l’article 349 du Traité sur le Fonctionnement de l’Union Européenne « consacre l’obligation de politiques différenciées et adaptées aux spécificités des RUP ».

« Ce principe a été la base de plus de trois décennies de politiques européennes qui ont permis des avancées concrètes dans le développement économique et social de ces régions. Il n’y a donc pas de raison de renoncer à cet engagement, qui est juridique, politique et moral », a affirmé le président du Gouvernement des Açores.

En plus des Açores, la Madeira et les Canaries, les territoires d’outre-mer français tels que la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, Saint-Martin, Mayotte et la Réunion sont constitués comme RUP dans le cadre de l’Union Européenne.

D’après Bolieiro, cette « centralisation budgétaire dilue les priorités territoriales, affaiblit l’autonomie régionale et compromet l’efficacité de la politique de cohésion ».

Bolieiro a souligné que « l’absence de dotations financières protégées pour les RUP menace les progrès réalisés en convergence économique et sociale, mettant en péril la souveraineté alimentaire, la stabilité sociale et le développement durable des régions ».

Le dirigeant a estimé que l’éventuelle élimination du POSEI — Programme d’Options Spécifiques à l’Eloignement et à l’Insularité des RUP, et des aides à la structuration des chaînes productives, « serait désastreuse pour les Açores, fortement dépendantes des importations », devant être « maintenue et renforcée dans le prochain cadre financier pluriannuel ».

José Manuel Bolieiro a également estimé qu’il est « indispensable de garantir un cadre financier autonome et prévisible, avec des mécanismes de compensation des surcoûts et la création d’un véritable POSEI-Pêches, adapté aux réalités ultrapériphériques ».

Pour le président du Gouvernement Régional des Açores, il est « essentiel, juste et urgent de créer un programme POSEI-Transports, en dehors de la politique de cohésion, pour garantir l’accessibilité, la continuité territoriale et la modernisation des infrastructures, tout en garantissant l’éligibilité de leurs coûts de maintenance, qui compromettent la participation pleine au marché unique ».

Dans le domaine de l’énergie et de l’environnement, le cadre financier pluriannuel doit « reconnaître les particularités archipélagiques, promouvoir les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et l’autosuffisance ».

La durabilité environnementale « doit rester au centre de l’action européenne, avec un renforcement du programme LIFE comme mécanisme autonome », a-t-il souligné.

Le 30 octobre, les groupes de centre-droit, socialiste, libéral et verts, qui forment la majorité au Parlement Européen, ont affirmé rejeter la proposition de la Commission Européenne pour le budget de l’Union Européenne, fondée sur des plans nationaux, exigeant une révision.

« Le Parlement Européen rejette la proposition des plans de partenariat nationaux et régionaux telle que présentée et exige une proposition révisée pour entamer des négociations », ont déclaré les leaders de la majorité parlementaire de l’assemblée européenne dans une lettre envoyée à la présidente de l’exécutif communautaire, Ursula von der Leyen.

En juillet, la Commission Européenne a proposé un nouveau budget à long terme de l’UE, pour 2028-2034, de deux mille milliards d’euros, au-dessus des 1,2 mille milliards de l’actuel cadre, qui inclut plus de contributions nationales et trois nouveaux impôts.