Les 11 pompiers ont été arrêtés mardi par la police judiciaire pour des soupçons de deux crimes de viol et un de contrainte sexuelle « dans le cadre d’un bizutage » dont aurait été victime un autre pompier.
« Au nom de la dignité humaine, il est urgent de clarifier, sans équivoque, que la violence sexuelle n’est pas un bizutage, ce n’est pas une plaisanterie et encore moins un rituel d’intégration », souligne l’association de soutien aux hommes et garçons victimes de violence sexuelle dans un communiqué, ajoutant que « considérer tout acte de coercition ou de viol comme faisant partie d’un ‘rite d’initiation’ est un outrage à la victime, une perversion de la notion de camaraderie et une insulte à la mission de service public attendue des pompiers ».
Quebrar o Silêncio exprime également son indignation face au « fait que les individus accusés d’un acte d’une telle gravité puissent continuer à servir dans une institution censée inspirer confiance et sécurité ».
Le tribunal de Fundão a décidé mardi que les 11 pompiers arrêtés sont interdits de contact avec la victime, dont huit ne pourront pas entrer dans la caserne des volontaires et trois doivent se présenter à la police chaque semaine.
Compte tenu des « éléments de preuve recueillis jusqu’à présent », le tribunal a jugé « qu’il y avait des risques de poursuite de l’activité criminelle, de perturbation du déroulement de l’enquête et de perturbation de l’ordre et de la tranquillité publics ».
« L’abus sexuel constitue une forme de violence traumatique », souligne Quebrar o Silêncio, ajoutant que « soumettre quelqu’un à des abus sexuels violents, dans un contexte de hiérarchie et de prétendu esprit de camaraderie, est une violation extrême de la confiance et de l’intégrité de la personne ».
L’association « exige que justice soit faite avec la plus grande rigueur possible : que les suspects soient traduits en justice, que les victimes reçoivent un soutien spécialisé et qu’une réflexion sérieuse et urgente soit déclenchée sur la culture interne des corps de pompiers, afin que ce type de violence ne soit plus jamais déguisé sous prétexte de bizutage ».
L’Association Humanitaire et le commandement du Corps des Pompiers de Fundão ont également indiqué mardi qu’il y aura « des conséquences disciplinaires, professionnelles et institutionnelles », y compris si nécessaire l’expulsion, si les faits reprochés aux 11 membres du corps sont confirmés.
