«Compte tenu de la gravité de la situation et de l’absence de réformes structurelles de la part de la direction actuelle de l’Institut, la demande de démission du Président du Conseil d’Administration de l’INEM [Institut National d’Urgence Médicale] est réitérée publiquement, en tant qu’acte de responsabilité institutionnelle et condition minimale pour le rétablissement de la confiance publique», déclare l’ANTEM dans un communiqué.
L’association estime que « au nom de l’intérêt public, de la dignité de l’activité préhospitalière et de la sécurité des usagers du système de santé, toute inertie ou complaisance dans ce domaine serait moralement indéfendable et institutionnellement négligente ».
Dans le communiqué, l’ANTEM aborde principalement la question de la formation, en commençant par signaler « l’accès indû, étendu et non autorisé aux énoncés et réponses des tests d’évaluation du Cours de Technicien Ambulancier de Secours (TAS), ‘certifié’ et promu par l’INEM et le secteur privé ».
L’association considère que la situation, rapportée sur la base d’«informations cohérentes», «constitue une violation grave des principes fondamentaux de tout processus de formation ayant un impact direct sur la fourniture de soins d’urgence médicale: l’éthique, la rigueur technico-scientifique, la transparence et l’équité».
Pour l’ANTEM, la « circulation informelle et accessible d’instruments d’évaluation compromet de manière irréversible la réputation déjà fragile du cours en question », mettant en danger « la qualité et la fiabilité de la formation des professionnels et bénévoles intégrants les équipes opérationnelles d’urgence préhospitalière, en contact direct avec des situations critiques et de risque de vie ».
Compte tenu des événements allégués, l’association appelle l’INEM à promouvoir « la suspension immédiate des cours en cours et un audit interne et externe indépendant, afin de vérifier l’intégrité des processus d’évaluation en cours, ainsi que d’identifier les éventuelles défaillances de contrôle interne et externe ».
En décembre, l’ANTEM avait appelé à ce que le cours de Technicien Ambulancier de Secours (TAS) soit « remplacé en urgence par le Programme d’Éducation de Technicien d’Urgence Médicale », alléguant que cela « équiperait 90% des prestataires d’une meilleure éducation et de plus de compétences techniques pour l’exercice de leur mission — promouvant de meilleurs soins aux citoyens ».
Dans le communiqué d’aujourd’hui, l’association réaffirme que le cours TAS « ne remplit pas les critères minimaux de validité scientifique, d’actualité technique ou d’exigence opérationnelle, en conflit direct avec les standards d’éducation et de formation pratiqués dans les principaux systèmes internationaux de Services Médicaux d’Urgence ».
En décembre, l’Inspection Générale des Activités de Santé (IGAS) a conclu qu’il y a des techniciens d’urgence préhospitalière à l’INEM qui accèdent à la carrière sans avoir les prérequis nécessaires.
Dans le projet de rapport de l’audit demandé par la ministre de la Santé pour évaluer la légalité et l’efficacité de la gestion de l’INEM, l’IGAS indique que l’institut n’a pas su assurer la réalisation des cours de formation pour les Techniciens d’Urgence Pré-Hospitalière (TEPH) dans les conditions approuvées.
Elle souligne notamment le délai de réalisation de cette formation (cours de base) et la structure des stages en ambulatoire ou bloc opératoire, ajoutant que tous les stages ne se sont pas terminés en ambulance-école par manque de ressources.