Parmi les 75 députés municipaux, ont voté contre PSD, IL, MPT, Aliança et CDS-PP, se sont abstenus BE, Livre, PEV, PCP, deux députés indépendants du mouvement Cidadãos por Lisboa (élus par la coalition PS/Livre), PS et PAN, et ont voté en faveur PPM et Chega.
Accusant le président de la mairie de Lisbonne de faillir à son devoir de « garantir la sécurité de la ville », la motion de censure de Chega a été présentée à la suite du déraillement de l’ascenseur de la Glória, survenu mercredi et ayant fait 16 morts et environ deux douzaines de blessés, parmi des Portugais et des étrangers de diverses nationalités.
Conformément au Règlement de l’Assemblée municipale de Lisbonne, les motions de censure « visent à censurer l’action du conseil municipal » et servent à « prendre position » sur des sujets d’intérêt pour la municipalité, dans le cadre des compétences de contrôle de cet organe, sans avoir le pouvoir de destituer l’exécutif municipal.
Lors de la présentation de la motion de censure, Bruno Mascarenhas, de Chega, a soutenu que l' »assemblée ne peut être complice de la culture de l’excuse, de la fuite des responsabilités et du vide politique qui a conduit la ville à ce point ».
L’ascenseur, a-t-il ajouté, « transporte quotidiennement des centaines de personnes » et « devrait avoir les garanties de sécurité les plus rigoureuses », alors qu’il « circulait en septembre sans couverture contractuelle stable, en régime transitoire, avec des alertes ignorées et sans inspections approfondies des zones critiques », a-t-il souligné.
« Cet accident n’est pas seulement une tragédie technique. C’est un échec politique et institutionnel. C’est le portrait d’une mairie obsédée par la propagande, par les ‘sonores’ internationaux », a considéré le député municipal, ajoutant que « l’entretien de la ville est depuis de nombreuses années sacrifié au nom de l’entretien des castes politiques ».
Le député Luís Newton, du PSD, a mentionné que le premier devoir des responsables municipaux est envers les victimes, en signe de deuil, avec dignité et réponses sérieuses, et que la motion de censure « n’est pas une quête de vérité, n’est pas une exigence de rigueur », mais révèle « une absence de sérieux ».
Le social-démocrate a interrogé où est l’analyse technique et les alertes syndicales, qui ne sont matérialisées dans aucun acte formel, ajoutant que l’initiative de Chega vise uniquement à monter une scène partisane comme « arme de guérilla », en une irresponsabilité politique sans l’intention d’éclaircir, mais plutôt de monter un cirque aux dépens de 16 victimes mortelles, ce qui est inacceptable, indigne et une insulte à la démocratie locale.
« Carlos Moedas a été le premier à prendre des décisions », a assuré Newton, énumérant la réalisation d’une enquête interne et externe, la suspension du fonctionnement des autres ascenseurs, l’accompagnement des familles des victimes et l’augmentation du budget de Carris d’environ 35%.
En défense de l’honneur, Bruno Mascarenhas a allégué qu' »il est dommage » que la défense de la mairie soit assurée par quelqu’un accusé de corruption, et que le PSD n’a personne d’autre sur son banc pour le faire.
La députée municipale Carla Madeira (PS) a critiqué le président de la mairie pour ne pas avoir choisi « une certaine retenue dans les mots » en ce moment de deuil et a exigé « l’éclaircissement complet » sur l’accident, avec « une transparence totale » et l’établisement de toutes les responsabilités, tant techniques que politiques.
« Ce n’est pas le moment pour des exploitations politiques », a défendu la socialiste, notant qu’il y a des erreurs techniques qui ont des conséquences politiques, mais qu’il faut d’abord clarifier les faits, et attendre les conclusions des enquêtes en cours.
Pour le PCP, Natacha Amaro a adressé « des condoléances particulières » aux collègues du conducteur de Carris et aux quatre travailleurs de la Santa Casa da Misericórdia de Lisbonne qui sont décédés dans le déraillement, appelant à la « nécessaire retenue dans les diverses interventions publiques pour ne pas exploiter et instrumentaliser les émotions et la douleur du moment ».
La députée municipale a considéré que « l’évaluation de la responsabilité politique sera faite par l’électorat dans très peu de semaines », lors des élections municipales du 12 octobre.
Miguel Graça, des Cidadãos por Lisboa, a justifié l’abstention sur la motion de censure car, bien que la mairie soit responsable de la supervision, il est temps d’enquêter sur l’incident et d’établir les responsabilités.
Soulignant qu’un tel accident ne peut se reproduire et que le conducteur a fait tout son possible pour arrêter l’ascenseur, Isabel Mendes Lopes, de Livre, a critiqué Chega pour faire tout pour être dans les nouvelles et, en ne soutenant pas la motion, a clairement exprimé ne pas avoir « confiance en Carlos Moedas pour gérer cette ville ».
Rodrigo Mello Gonçalves, de l’IL, a également affirmé que le moment exige « raison et sérénité », rejetant l’exploitation politique de la motion, et que la ville a besoin d’explications et non de démissions, pour garantir qu’une telle tragédie ne se reproduise pas.
Le CDS-PP, par Martim Borges de Freitas, a considéré que Carlos Moedas a assumé dès le premier moment la responsabilité politique, car « il n’a pas tourné le dos, il n’a pas fui, il est resté, il a fait ce qu’il devait faire », plaidant que « la responsabilité politique ne se confond pas avec une démission » et que l’opposition ne veut que « la tête de Carlos Moedas ».
Pour la députée Claudia Madeira (PEV), il est nécessaire de comprendre ce qui a échoué et d’assurer la « sécurité maximale » des passagers, résidents et visiteurs de la ville, tandis qu’António Valente, du PAN, a également noté que ce n’est pas encore « le moment » pour des motions de censure, car les causes ne sont pas encore connues, mais a refusé de voter contre la proposition en raison des conséquences tragiques de l’accident.
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