« Nous pensons qu’en Europe, nous avons besoin de cette réponse et nous sommes pionniers dans le développement de ce que nous appelons l’euro numérique, tant pour l’usage de détail que pour l’usage de gros », a déclaré le président de la banque centrale française, François Villeroy de Galhau, lors de la conférence Berlin Global Dialogue, à Berlin, en Allemagne.
De son côté, le président de la banque centrale allemande, Joachim Nagel, a soutenu que cet instrument de paiement est nécessaire même pour « éviter une situation qui finirait par quelque type de turbulence financière ».
La Banque Centrale Européenne (BCE) a lancé le projet de l’euro numérique en 2021 et, ce jeudi, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union Européenne (UE) ont défendu, lors du sommet de Bruxelles, l’accélération de l’adoption de l’euro numérique.
Les banques centrales de la zone euro souhaitent émettre leurs propres monnaies numériques dans le but d’améliorer le système de paiements face à l’augmentation des paiements électroniques et au déclin de l’utilisation de l’argent en espèces.
Parallèlement, elles estiment également que la création d’instruments de paiement électronique privés non réglementés, comme les ‘stablecoins’ (cryptomonnaies stables, qui visent à maintenir une valeur constante par rapport à un actif comme l’euro ou le dollar), pourrait compromettre la stabilité financière.
Pour le président de la Bundesbank (banque centrale allemande), il ne faut pas oublier ce qui s’est passé en 2008, lorsque l’effondrement de la banque d’investissement américaine Lehman Brothers a déclenché une crise financière mondiale avec de graves conséquences également en Europe.
« Nous avons besoin d’une réponse numérique pour un environnement qui devient de plus en plus numérique autour de nous », a souligné Nagel.
Le banquier allemand a également estimé que cela relève aussi de la « souveraineté nationale », car la plupart des données financières sont hébergées à l’étranger, principalement aux États-Unis, et l’Europe « a besoin d’une certaine indépendance ».
Nagel a expliqué qu’il n’y aura pas de grands changements pour les utilisateurs, car ils pourront utiliser l’euro numérique depuis leur compte bancaire actuel et payer via une application mobile de leur institution financière locale.
L’Allemand a illustré que, lors des vols actuels, le service à bord n’est plus payé en espèces, mais avec Visa, Mastercard, Apple Pay ou PayPal, considérant que dans le futur, il devrait également être possible de le payer avec l’euro numérique.
