Lagarde défend que l’Europe doit exploiter le marché unique pour stimuler l’IA.

Lagarde défend que l'Europe doit exploiter le marché unique pour stimuler l'IA.

Pour Christine Lagarde, il est nécessaire « d’agir dès maintenant pour éliminer les obstacles qui retarderaient la diffusion de l’IA et, également, la prospérité de tous les Européens dans les décennies à venir ».

 

« L’Europe doit exploiter le pouvoir du marché unique pour garantir l’interopérabilité et les systèmes ouverts », a averti la représentante de la BCE lors d’un forum sur l’intelligence artificielle et l’éducation qui s’est tenu aujourd’hui à Bratislava, capitale de la Slovaquie.

Selon les données de la BCE, l’investissement global en IA a atteint 252 milliards de dollars (environ 219 milliards d’euros) l’année dernière, les entreprises privées d’IA ayant capté sur le marché un montant record de 100 milliards de dollars (87 milliards d’euros).

Cinq des principaux investisseurs américains en capital-risque se concentrent principalement sur l’IA, alors qu’il y a une décennie, aucune de ces entreprises ne figurait parmi les dix premières du secteur.

« Avec les États-Unis et la Chine en tête, l’Europe a déjà perdu l’occasion d’être pionnière en IA », mais « elle peut encore émerger comme une forte deuxième force motrice si elle agit avec détermination », a estimé la présidente de la BCE.

« En se concentrant sur l’adoption rapide et sur l’utilisation intelligente des technologies d’IA existantes dans divers secteurs, l’Europe peut transformer un départ tardif en un avantage concurrentiel », a-t-elle souligné.

Pour atteindre cet objectif, « nous devons supprimer tous les obstacles qui nous empêchent d’embrasser cette transformation. Sinon, nous risquons de rater la vague d’adoption de l’IA et de compromettre l’avenir de l’Europe », a-t-elle ajouté.

Suggérant que les entreprises peuvent partager des données opérationnelles et former des modèles d’IA qu’aucune ne pourrait développer seule, Lagarde a cité, comme exemples, le Manufacturing-X et le Catena-X dans le secteur automobile, qui soutiennent le partage de données, ou l’Espace Européen de Données de Santé qui facilite l’interopérabilité des dossiers médicaux.

La présidente de la BCE a également estimé que l’Europe devrait disposer de sa propre capacité de calcul basée sur la production de puces et l’installation de centres de données, pour ne pas dépendre de tiers.

La réduction des coûts énergétiques, la simplification des réglementations dans l’UE et la garantie que les marchés de capitaux peuvent « intégrer et canaliser le financement de risque à long terme et à grande échelle » ont également été défendues par Lagarde.