Le mot « adultisation » – exposition d’enfants ou d’adolescents à des comportements adultes – a suscité beaucoup d’attention ces dernières semaines, notamment après une vidéo du ‘YouTuber’ brésilien Felca, qui a alerté sur plusieurs cas où des mineurs se comportent comme des adultes pour des vues sur les réseaux sociaux. La Police de Sécurité Publique (PSP) n’est pas restée indifférente et a publié une série d’alertes et de conseils pour les parents.
« De plus en plus tôt, enfants et adolescents sont poussés à se comporter ou à s’exposer comme des adultes, dans la manière de s’habiller, de communiquer ou dans la sexualisation précoce. Ce phénomène s’appelle l’’adultisation’ et peut comporter de sérieux risques pour leur sécurité et leur bien-être », peut-on lire sur les réseaux sociaux.
La force de sécurité prévient que l’adultisation « expose les plus jeunes à des risques pour lesquels ils ne sont pas préparés », car « lorsqu’un enfant ou un adolescent est traité ou se comporte comme un adulte avant l’heure, il n’est pas prêt à gérer les conséquences ».
Les mineurs, avertit la PSP, « ne possèdent pas la maturité émotionnelle ou psychologique pour gérer les situations du monde adulte ».
En outre, la « pression pour paraître ‘plus âgé’ augmente la vulnérabilité » et « créé des fragilités dans l’estime de soi, l’identité et la sécurité ».
Ces comportements conduisent à une « plus grande exposition à l’exploitation sexuelle et à l’entrainement en ligne », à la « vulnérabilité aux manipulations émotionnelles ou financières ou à la divulgation non consentie d’images », et à une « plus grande susceptibilité au harcèlement, cyberharcèlement ou à la violence ».
L’adultisation est également liée à l’utilisation des réseaux sociaux, où « de nombreux jeunes s’exposent comme des adultes », avec « un contenu suggestif, un langage adulte et des défis dangereux ».
« Cette exposition est souvent le résultat de la pression sociale, de l’influence de personnalités et d’influenceurs, de la nécessité de ‘likes’ et de l’approbation des pairs, et de la comparaison constante avec des modèles irréels », met en garde la PSP.
Cette exposition « ouvre la voie à des criminels et prédateurs sexuels », augmentant le risque pour les mineurs d’être « victimes de crimes, comme l’exploitation sexuelle, le cyberharcèlement, le grooming et la divulgation non consentie de photos ».
Elle affaiblit également « l’estime de soi et l’identification personnelle » et mène à la « normalisation de comportements à risque », tels que « la violence, la consommation et la sexualisation précoce ».
Dans ce contexte, la PSP conseille aux parents ce qui suit :
- Connaître les réseaux sociaux et applications que leurs enfants utilisent et ce qu’ils publient;
- Définir des horaires d’utilisation des téléphones, des limites de partage et de confidentialité en ligne;
- Parler ouvertement de la sécurité numérique, de l’estime de soi et de la pression des pairs;
- Expliquer que chaque étape de la vie a sa valeur et qu’il n’est pas nécessaire de « paraître adulte » précipitamment,
- Adopter des comportements sains dans l’utilisation des réseaux et l’exposition de l’image;
- Encourager les talents, les passe-temps et les amitiés saines pour réduire la quête de validation en ligne.
« L’adultisation n’est pas de la maturité. C’est un risque. Protégez l’enfance, protégez l’avenir », souligne la PSP.