L’accord de Bicesse marque la « réconciliation du Portugal avec son histoire »

L'accord de Bicesse marque la "réconciliation du Portugal avec son histoire"

À la fin d’un débat sur la présentation d’un livre concernant l’accord de Bicesse, qui marque la fin de la guerre civile en Angola, l’ancien secrétaire d’État ayant dirigé la médiation portugaise entre le gouvernement angolais de l’époque et l’Union Nationale pour l’Indépendance Totale de l’Angola (UNITA) a déclaré que ce moment symbolisait la réconciliation du Portugal et était une source de fierté.

 

« Ce fut la réconciliation du Portugal avec son histoire; après la colonisation et la décolonisation, ce qui n’a pas non plus été facile, le fait que le Portugal ait été appelé à jouer le rôle de médiateur dans une guerre civile comme celle d’Angola, y ait été accepté par les parties, et l’accord qui en est résulté, prouvent que nous nous sommes réconciliés non seulement avec l’Angola, mais aussi avec notre propre histoire », a déclaré José Manuel Durão Barroso.

« Sans arrogance, qui est toujours une forme de stupidité, nous avons le droit et le devoir d’être fiers de ce que nous avons fait pour la paix en Angola », a ajouté l’ancien Premier ministre, qui était secrétaire d’État aux Affaires étrangères et à la Coopération dans le gouvernement de Cavaco Silva, lorsque l’accord mettant fin à la guerre civile dans l’ancienne colonie portugaise a été signé à Lisbonne.

Le livre Bicesse – le Chemin de la Paix, coordonné par Sónia Neto, regroupe les témoignages de 22 participants aux longues négociations qui, pour la première fois, ont réuni face-à-face des membres du gouvernement angolais (alors dirigé par le Mouvement Populaire de Libération de l’Angola, MPLA, parti unique à l’époque) et de l’Union Nationale pour l’Indépendance Totale de l’Angola (UNITA), avec le Portugal comme médiateur et les États-Unis et l’Union Soviétique comme observateurs.

Le lancement du livre a eu lieu dans la même salle (au ministère des Affaires étrangères) où l’ancien président angolais, José Eduardo dos Santos, et le leader de l’UNITA, Jonas Savimbi (décédés tous deux), ont signé, le 31 mai 1991, sous le regard de l’ancien Premier ministre portugais, Aníbal Cavaco Silva, les accords qui ont fait taire les armes et ouvert la voie à une révision constitutionnelle mettant fin au régime du parti unique et permettant les premières élections libres dans le pays (en septembre 1992).