La réforme de l’éducation surprend et l’absence de consultation préalable est une « mauvaise politique ».

La réforme de l'éducation surprend et l'absence de consultation préalable est une "mauvaise politique".
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Portugal France

Dans des déclarations à l’agence Lusa, Sofia Lisboa a souligné que l’annonce de la disparition de la Fondation pour la Science et la Technologie (FCT) « est apparue par surprise, sans aucune forme de consultation ni de discussion dans le secteur, que ce soit avec les organisations représentatives des travailleurs, ou avec les établissements d’enseignement supérieur et le système scientifique eux-mêmes ».

« Il nous semble que c’est une réforme trop profonde (…) pour être décidée ainsi », a-t-elle dit, ajoutant qu’a eu lieu récemment, entre les 9 et 11 juillet, le Rassemblement Science 2025 « organisé justement par la FCT, par le ministère (de l’Éducation, de la Science et de l’Innovation – MECI) » et le sujet n’a pas été abordé.

Il n’y a eu « même pas le moindre indice que cela allait se produire » et « cet élément d’absence de consultation publique (…) doit être souligné comme une mauvaise politique ».

Avec la réforme approuvée par le Conseil des ministres, le MECI passera à compter seulement sept entités (actuellement dix-huit), et celles supprimées seront intégrées dans de nouveaux organismes.

C’est le cas de la FCT et de l’Agence nationale pour l’innovation (ANI), dont les fonctions seront exercées par la nouvelle Agence pour la recherche et l’innovation.

Dans un communiqué, l’ABIC mentionne que « la disparition de la FCT est un signal alarmant » et que sa fusion avec l’ANI « centrée sur le financement de la science appliquée et du tissu entrepreneurial, est un signal clair de déviation des priorités ».

Sofia Lisboa a souligné que les deux organismes « ont des missions qui sont, non seulement distinctes, mais peuvent même, à certains égards, être antagonistes, pouvant se heurter, donc ce qui doit vraiment se passer (…) c’est qu’il y ait une séparation très claire entre les missions et les objectifs ».

« La fusion institutionnelle pourrait accélérer l’instrumentalisation de la science en fonction du profit, vidant son rôle critique, libre et de production de connaissances à valeur sociale plus large », avance l’ABIC dans le communiqué.

L’association estime qu’il est « indispensable que tous les engagements déjà pris [par la FCT] soient intégralement respectés, indépendamment de la restructuration présentée », comme « l’ouverture et la conclusion en temps voulu des concours de bourses de doctorat, le financement régulier et transparent des centres de recherche, ainsi que le respect du calendrier des appels à projets de recherche déjà annoncés ».

Pour l’association, « la prétendue restructuration pour une plus grande efficacité est un récit trompeur », rejetant « toute coupe dissimulée des financements ».

« L’ABIC appelle la communauté scientifique et académique ainsi que les établissements d’enseignement supérieur et de science à se mobiliser contre cette attaque à la science publique. Nous exigeons un débat sérieux, transparent et inclusif sur l’avenir du système scientifique et académique national ».

Sofia Lisboa a également déclaré que l’association aura l’occasion de faire part de son opinion au ministre Fernando Alexandre lors d’une réunion déjà prévue pour le 18 août.