La PSP et l’ANA se rejettent la responsabilité de la construction d’une salle pour les détenus.

La PSP et l'ANA se rejettent la responsabilité de la construction d'une salle pour les détenus.
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En mars, le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) avait prévu pour la « fin du premier semestre de cette année » la mise en service d’une salle à proximité de la zone internationale de l’aéroport Humberto Delgado, à Lisbonne, destinée à l’audition en personne, par un juge, des citoyens étrangers détenus à la frontière. Cette échéance n’a pas été respectée.

« La réalisation de ce projet dépend toujours de l’achèvement des travaux nécessaires, dont l’exécution n’est pas de la responsabilité du CSM », a déclaré l’organe de gestion des juges le 23 juillet.

Le lendemain, une source officielle d’ANA – Aéroports du Portugal, qui gère l’aéroport de Lisbonne, a assuré à l’agence Lusa que l’entreprise avait seulement autorisé la PSP à réaliser des travaux dans l’espace concerné, sans aucune autre intervention dans le processus.

Interrogée par Lusa, la PSP a répondu que « la responsabilité de la mise à disposition et de la construction de l’espace appartient à ANA – Aéroports du Portugal, il ne revient donc pas » à la force de sécurité « de se prononcer sur ce processus ».

« Il nous revient simplement de mentionner qu’en mars de cette année, nous avons donné notre accord concernant l’espace proposé », a-t-elle ajouté.

Selon le CSM, l’intention de création de cette salle reste intacte. Un juge affecté au Tribunal de petite criminalité de Lisbonne, qui est compétent pour décider des mesures à appliquer aux citoyens étrangers détenus lors des procédures de frontière, lui sera assigné.

En mars, le CSM avait précisé que cette mesure faisait partie des efforts menés par un groupe de travail de cet organe en collaboration avec l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés pour « mettre en œuvre des solutions renforçant la protection des droits humains ».

Actuellement, « seules de rares situations » permettent l’audition en personne des étrangers détenus à la frontière.

« L’État portugais doit garantir l’audition en personne de tous les détenus pour respecter leurs droits fondamentaux. La manière de garantir cela, face aux contraintes légales et opérationnelles de déplacement des détenus au tribunal, est la création d’un espace, à l’aéroport même, pour procéder à cette audition », a justifié l’organe de gestion des juges.

Pour le moment, le Tribunal de petite criminalité de Lisbonne fonctionne exclusivement sur le Campus de Justice de Lisbonne, à environ trois kilomètres de l’aéroport Humberto Delgado.