La pièce Somos todos Baba Yaga sera présentée le 14 à la Casa do Artista.

La pièce Somos todos Baba Yaga sera présentée le 14 à la Casa do Artista.

Nous sommes toutes Baba Yaga, le nom d’une figure de sorcière du folklore slave, « symbolise le pouvoir de recommencer à tout âge », a déclaré à l’agence Lusa Beatriz Teodósio, auteure du texte original, qui met également en scène, interprète et est directrice artistique de la Sociedade das Primas – Associação Cultural.

 

Inspirée par le rêve interrompu de sa grand-mère maternelle il y a 60 ans lorsqu’elle était actrice à Covilhã et s’est mariée à 19 ans, Beatriz Teodósio a décidé de reconstruire l’histoire de sa grand-mère, dans une rencontre fictive avec celle-ci, intégrant des témoignages recueillis auprès d’actrices résidentes à la Casa do Artista, à Lisbonne, a-t-elle raconté à l’agence Lusa.

Mêlant souvenirs et gestes hérités pour construire « ce qui aurait pu être et peut encore être », « Nous sommes toutes Baba Yaga » se déroule entre « l’intime et le collectif, le documentaire et la fiction », dans un spectacle également inspiré des témoignages de ces actrices qui révèlent des histoires de « résistance et de persévérance », donnant tantôt la parole à celles qui ont résisté et ont gardé l’envie de créer, tantôt à celles qui ne l’ont pas fait mais ont rempli d’autres rôles, a-t-elle précisé.

Le fait que sa grand-mère ait renoncé « au rêve » de devenir actrice pour se marier et avoir des enfants a été « toujours un souvenir très heureux » dans la vie de Beatriz Teodósio, a-t-elle observé. Cela lui laissait néanmoins une « inquiétude », surtout au moment où elle commençait à faire du théâtre sa profession, la poussant à se questionner sur « ce qui nous empêche de poursuivre un rêve ».

La créatrice veut rendre hommage aux femmes qui « sont arrivées avant » et « ont combattu, créé et vécu leur art et leur quotidien comme résistance pour les droits humains ».

Un principe qu’elle souhaite poursuivre avec la pièce, pour les artistes du « présent et également pour celles du futur », a-t-elle souligné. En effet, cela l’a amenée à « comprendre que raconter l’histoire d’une femme, en l’occurrence celle de la grand-mère, peut contenir de nombreuses histoires ».

« L’histoire d’une grand-mère n’est jamais seulement la sienne, en réalité elle porte avec elle toute une génération, et j’ai commencé par cette histoire intime, et à partir de ma grand-mère, j’ai découvert d’autres » qui ont choisi une carrière artistique, laissant « derrière elles beaucoup de choses », comme « le mariage ou avoir des enfants » pour suivre une vie artistique.

Nous sommes toutes Baba Yaga met également en évidence le « non et le oui » découlant des choix personnels. Tout comme les problèmes des artistes qu’elle a interviewées et dont les récits indiquaient « tous » les difficultés rencontrées sur leur chemin.

Le fait de travailler la nuit, de vivre de la nuit et « avec des salaires dévalorisés au niveau financier », comme c’est encore « le cas aujourd’hui avec la culture », faisaient que l’opinion publique de l’époque méprisait la profession, allant jusqu’à les considérer comme « débauchées », a-t-elle indiqué.

Un préjugé qui, selon Beatriz Teodósio « est encore vif ».

« Peut-être pas de la même façon, mais, comme je le dis dans le spectacle, seule la forme change, mais le contexte est toujours là », a-t-elle affirmé.

Coproduite par le Teatro Art´Imagem, de Porto, où la Sociedade das Primas – Associação Cultural a été en résidence artistique pour construire le spectacle, et par la Casa do Artista, la pièce est rejouée le 15, au Teatro Armando Cortez, également à 21h00.

Fred Botta et Gó sont également interprètes tandis que l’assistante de création est Beatriz Mestre, et la scénographie et les costumes sont de Francisco Sampaio. À la sonorisation, Isaac Veloso, à la conception des éclairages, Bee Barros & Naiana Padial, pour le soutien à la dramaturgie, le psychiatre et écrivain Daniel Sampaio, et pour la révision textuelle, Patrícia Portela.

Le soutien au mouvement est assuré par António Bollaño, la vidéo par Beatriz Mestre et Martinho Filipe, et l’assistance à la scénographie et aux costumes par Rita Madeira.

Le 22, à 21h30, la pièce est représentée à la Sociedade Filarmónica União Arrentelense, intégrée dans le programme du 42e Festival de Teatro do Seixal, et les 15 et 16 janvier, encore à confirmer, dans l’auditorium de la Bibliothèque Municipale de Marvila (Lisbonne).