La négligence motive près de 70 % des placements d’enfants et de jeunes.

La négligence motive près de 70 % des placements d'enfants et de jeunes.

Selon les données du rapport de Caractérisation Annuelle de la Situation d’Accueil des Enfants et Jeunes (CASA) 2024, présenté la semaine dernière à l’Assemblée de la République, 13 850 situations de danger ont été identifiées concernant les 11 680 enfants et jeunes qui, l’année dernière, ont été retirés de leur famille biologique et placés dans le système de promotion et de protection.

« Comme les années précédentes, les situations de négligence se sont clairement distinguées comme ayant le plus de poids dans la décision d’accueil », indique le rapport, précisant qu’il y a eu 9 434 cas de négligence.

Il y a également eu 850 situations d’enfants et de jeunes abandonnés ou livrés à eux-mêmes, 479 cas de violence domestique, 548 pour mauvais traitements physiques ou 313 cas d’abus sexuels, parmi d’autres situations.

« Les situations de négligence prennent diverses formes, les plus fréquentes étant le manque de supervision et de suivi familial (31,4 %), suivies de l’exposition à des modèles parentaux déviants (17,4 %), d’une faible valorisation de l’éducation (16,5 %) et de la santé (16,1 %) », précise le CASA 2024.

Il ajoute que la négligence au niveau de l’éducation a été plus identifiée chez les filles, tandis que chez les garçons, c’est la négligence au niveau de la santé, et que la tranche d’âge des 12-17 ans a été la plus référencée dans les différentes typologies de négligence.

Concernant les mauvais traitements physiques, le rapport souligne que ce motif a « peu d’expressivité comme fondement des situations d’accueil (4,3%) » et que « c’est à partir de 12 ans que ce type de situation de danger s’est le plus distingué ».

« Par mauvais traitement physique, on entend toute atteinte physique infligée à l’enfant ou au jeune par l’utilisation de la force physique, de manière intentionnelle, non accidentelle, au point de lui causer un dommage physique, laissant ou non des marques évidentes », explique-t-il.

En ce qui concerne les abus sexuels, le rapport indique que les cas sont résiduels parmi les différents types de situations de danger caractérisés (2,3 %), avec une prédominance pour les cas d’exposition, verbale et physique, à un langage ou des comportements à caractère sexuel (60,4 %), avec une nette prédominance du sexe féminin (72,8 %) et dans la tranche d’âge des 12-17 ans.

« Il convient de noter que 117 de ces enfants et jeunes caractérisés dans cette typologie ont été victimes de viol ou d’un autre acte sexuel (37,6 %), et la majorité était de sexe féminin et âgée de plus de 12 ans », indique le rapport.