La ministre refuse « d’interférer dans la discussion » entre les procureurs en grève et le PGR

La ministre refuse "d'interférer dans la discussion" entre les procureurs en grève et le PGR
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En marge de la clôture du premier cycle de formation des nouveaux magistrats judiciaires et du ministère public au siège du Centre de Études Judiciaires (CEJ), la ministre de la Justice, Rita Alarcão Júdice, a refusé de commenter, faute d’informations officielles, les données sur la grève des procureurs et l’adhésion parfois de 100 % dans certains comarques, selon le syndicat.

Une grève qui, aujourd’hui, dernier jour avant le début des vacances judiciaires, achève sa modalité de grève régionale, après avoir commencé la semaine dernière avec deux jours de grève nationale.

Interrogée sur les raisons de cette convocation, Rita Alarcão Júdice a réitéré la disponibilité du gouvernement pour réduire les temps de formation des magistrats et accélérer leur entrée en service dans les tribunaux, mais a refusé de s’immiscer dans le conflit.

« Le ministère de la Justice ne va pas interférer dans la discussion qui existe entre le syndicat et la Procuradoria-Geral da República, et Monsieur le Procureur en particulier. Ce que le ministère de la Justice est disposé à faire, c’est contribuer à réduire la durée des cours pour permettre aux auditeurs, aux stagiaires d’entrer plus rapidement dans les tribunaux », a-t-elle déclaré.

Les procureurs du ministère public ont convoqué une grève avant le début des vacances judiciaires pour contester le mouvement annuel de ces magistrats, accusant le PGR de vouloir mettre fin à la spécialisation, ayant entre-temps annoncé une action en référé pour l’arrêter.

Concernant le cas de l’évasion de deux détenus de la prison d’Alcoentre, déjà rattrapés, et à propos de laquelle la ministre de la Justice a souligné le manque de professionnels en service, notamment en raison de 30 gardiens de prison en arrêt de travail, Rita Alarcão Júdice a indiqué aujourd’hui que la Direction générale de la réinsertion et des services pénitentiaires « est en train de vérifier la situation des arrêts maladie ».

La ministre a également refusé de commenter l’action de la municipalité de Loures dans le cas des démolitions dans le quartier du Talude Militar, à Loures, soulignant qu’il s’agit de matières qui dépassent sa tutelle, mais reconnaissant avoir assité « comme c’est naturel, avec consternation », exprimant la conviction que des solutions seront trouvées pour les personnes sans-abri.

Interrogée pour savoir si elle pense que des droits fondamentaux sont violés dans ce cas, Rita Alarcão Júdice a déclaré être « ministre de la Justice, pas magistrate », ajoutant que les constructions démolies seraient illégales et que les personnes auraient été « avisées en temps opportun ».

Concernant les avertissements lancés par le directeur du CEJ, le juge-conseil Fernando Vaz Ventura, sur les contraintes budgétaires et de gestion de l’institution et sur les lacunes dans certaines zones de formation, comme le numérique, notamment en raison du manque de moyens, ainsi que sur les bas salaires des employés de l’organisme, la ministre a préféré souligner les changements récemment promus, spécifiquement dans les règles d’accès, qui ont permis « un grand succès » dans les candidatures.

Sur le fait que ce cours de formation des magistrats ait été marqué par la divulgation entre les auditeurs de justice (stagiaires du cours) du sujet d’un des examens, et interrogée sur le fait que ce comportement soulève des questions d’idonéité de ces futurs magistrats, la ministre a minimisé, affirmant que l’affaire « a été immédiatement résolue » par le directeur du CEJ, qui « a pris une mesure rapide et efficace », déclarant l’affaire « résolue ».