« La majorité est favorable à la question des actifs russes gelés. »

"La majorité est favorable à la question des actifs russes gelés."

Le ministre des Affaires étrangères a admis ce mercredi qu’il n’a pas encore eu le temps de voir la proposition de la Commission européenne (CE) pour utiliser les actifs russes gelés afin de soutenir l’Ukraine. Paulo Rangel a toutefois reconnu que cette solution est la plus consensuelle tant au sein de l’Union européenne (UE) que de l’OTAN.

 

« Il est très clair qu’il y a une grande majorité favorable concernant la question des actifs russes immobilisés, car c’est de l’argent russe qui pourrait éventuellement être utilisé pour anticiper les réparations », a déclaré Rangel aux journalistes à la sortie d’une réunion ministérielle à Bruxelles, en Belgique.

Le ministre portugais a indiqué que cette question était déjà discutée « depuis longtemps » au niveau européen, mais qu’il n’avait pas encore été possible de parler concrètement des conséquences que cela pourrait avoir, étant donné que « la CE n’avait pas encore présenté de proposition structurée ».

« Il y a enfin une proposition complète et structurée dans laquelle nous pouvons savoir quelles sont les conséquences : si cela a des implications pour les États, si à l’avenir une exécution est nécessaire, si nous devrons répondre, si cela implique que quelque chose soit comptabilisé dans le déficit, ou si cela ne compte pas pour le déficit », a énuméré le ministre, soulignant qu’il s’agit d’une question « très complexe » en termes juridiques.

Paulo Rangel a avoué que « en ce moment, nous sommes déjà en mesure de connaître » tous ces détails, mais qu’il ne sait pas encore « quelle est la solution envisagée par l’UE », car il avait été en réunion.

Le Portugal est « ouvert aux deux solutions » de la CE

Ce mercredi, la CE a annoncé deux solutions possibles pour soutenir l’Ukraine en 2026 et 2027 : l’une concerne l’utilisation des actifs russes gelés et l’autre l’utilisation de la marge budgétaire de l’UE à cet effet.

« Le Portugal est totalement ouvert aux deux solutions sur la table, mais chacune d’elles a des spécificités et des impacts sur les États nationaux », a affirmé Paulo Rangel.

Dans le premier cas, il s’agit d’un crédit basé sur les actifs russes immobilisés dans l’UE en raison des sanctions européennes appliquées à Moscou pour l’invasion de l’Ukraine, qui s’élèvent à 210 milliards d’euros. Dans le second, l’UE propose de faire un prêt de moindre ampleur correspondant à la capacité d’endettement restante dans le budget européen à long terme actuel.

L’institution se dit prête à « des progrès rapides » dans les discussions avec les colégislateurs européens (pays et députés européens) sur les propositions faites aujourd’hui, étant entendu qu’il appartient aux dirigeants de l’UE, réunis lors d’un Conseil européen à Bruxelles dans deux semaines, de « chercher à parvenir à un compromis clair sur la voie à suivre ».

Une majorité qualifiée est nécessaire pour approuver l’utilisation des actifs russes et l’unanimité pour l’utilisation de la marge budgétaire.

Cette question, comme l’a dit Paulo Rangel, est discutée depuis un certain temps, mais la Belgique, qui détient la majorité des actifs russes gelés, ne veut pas avancer sans garanties et engagements clairs des autres États membres pour se protéger juridiquement : si la Russie ne paie pas les réparations, le pays risque de se retrouver sans fonds.

Face à cette crainte, la présidente de la CE a assuré ce mercredi que « les préoccupations de la Belgique » ont été écoutées attentivement et que presque toutes ont été prises en compte dans la « proposition qui est aujourd’hui sur la table concernant le prêt de réparations ».

« Nous avons mis en place des protections très fortes pour protéger les États membres et réduire les risques autant que possible », a déclaré Ursula von der Leyen lors d’une conférence de presse à Bruxelles.

En même temps, « nous avons créé un mécanisme de solidarité très fort grâce auquel, en fin de compte, l’Union peut intervenir pour garantir à tous nos États membres, mais spécifiquement à la Belgique, que […] nous partagerons le fardeau de manière équitable, comme c’est habituel en Europe », a souligné la dirigeante de l’exécutif communautaire.

Ucrânia Bruxelas propõe empréstimo de reparações ou crédito da UE

Ukraine Bruxelles propose un prêt de réparations ou un crédit de l’UE

La Commission européenne a proposé aujourd’hui un prêt controversé de réparations basé sur les actifs russes gelés et un crédit de moindre ampleur fondé sur le budget de l’Union européenne (UE) pour soutenir l’Ukraine en 2026 et 2027.

Lusa | 12:59 – 03/12/2025