Les conclusions, publiées aujourd’hui, résultent d’une consultation nationale menée par la Fédération Nationale de l’Éducation (FNE) et l’Association pour la Formation et la Recherche en Éducation et Travail (AFIET).
Parmi les 4 638 enseignants consultés, la grande majorité est contre l’utilisation des téléphones portables par les élèves jusqu’à la 9e année dans les espaces scolaires, mais beaucoup vont plus loin.
Près de sept enseignants sur dix estiment que même les plus âgés ne devraient pas pouvoir utiliser les ‘smartphones’ dans la cour de récréation, une restriction qui n’a jamais été recommandée par le gouvernement.
L’année dernière, le ministère de l’Éducation, de la Science et de l’Innovation (MECI) a recommandé l’interdiction des ‘smartphones’ de la 1re à la 6e année, c’est-à-dire jusqu’à l’âge de 12 ans, mais à partir de septembre, cette recommandation deviendra une règle.
Pour le 3ème cycle, le gouvernement envisage de promouvoir un usage limité, responsable et adapté, mais à partir de la 10ème, les limitations disparaissent, et seul un « usage responsable et adapté » est prévu.
D’autre part, la FNE a également cherché à savoir ce que les enseignants pensent de l’utilisation des téléphones portables comme outils de travail, et bien qu’il existe une plus grande acceptation des équipements à cet effet, plus de la moitié (52,8%) est contre leur utilisation pédagogique dans l’enseignement primaire.
Dans ce domaine, la position des enseignants est différente lorsqu’il s’agit des élèves plus âgés, et 63,3% s’accordent à dire que les ‘smartphones’ peuvent être utilisés dans le cadre des cours.
Quant aux manuels scolaires numériques, la majorité est contre, 65,8% préférant le papier.
Pour la prochaine année scolaire, les écoles à partir du deuxième cycle pourront choisir entre les deux formats, mais devront justifier leur décision si elles optent pour le format numérique.
La décision du MECI s’est basée sur les conclusions d’une étude de la Direction générale des statistiques de l’éducation et de la science (DGEEC), qui a conclu qu’il n’existe pas d’effets significatifs sur les résultats des élèves.
Concernant la numérisation, la grande majorité des enseignants cherche à suivre les transformations et à les appliquer en classe, et sept sur dix pensent même qu’elles pourront améliorer positivement les conditions d’apprentissage.
Pourtant, environ la moitié pensent qu’elles compliqueront également le travail en classe et, en ce qui concerne l’intelligence artificielle, par exemple, 64,7% déclarent ne pas avoir suffisamment de connaissances pour évaluer si les travaux des élèves sont réalisés à l’aide d’intelligence artificielle (IA) générative.
Certains enseignants utilisent déjà des outils d’IA pour préparer leurs cours ou dans des activités développées pendant les cours, mais ils sont minoritaires et principalement jeunes.
Malgré la numérisation croissante de l’enseignement, les résultats révèlent que 34,2% n’ont suivi aucune formation de renforcement des compétences numériques, un pourcentage que la FNE juge encore élevé.