La liquidation de la TVA par le promoteur implique un « risque » qui doit être « considéré ».

La liquidation de la TVA par le promoteur implique un "risque" qui doit être "considéré".

Dans les propositions que le gouvernement a envoyées au parlement pour résoudre la crise du logement, l’avantage fiscal de la réduction de la TVA de 23 % à 6 % dans la construction est accordé directement aux promoteurs immobiliers, mais contrairement à ce qui se passe actuellement, ceux-ci seront désormais obligés de liquider l’impôt. Jusqu’à présent, cette responsabilité pouvait incomber à l’entrepreneur.

Dans une réponse écrite envoyée à Lusa, le dirigeant de l’Association Portugaise des Promoteurs et Investisseurs Immobiliers (APPII) souligne qu’il est « nécessaire d’évaluer en détail les impacts pratiques » des mesures présentées par le gouvernement dans la proposition de loi.

« Nous analysons les deux propositions législatives, qui sont étendues, pour comprendre si cette solution est réalisable et juste pour toutes les parties », justifie-t-il.

La proposition de loi visant à réduire la TVA sur la construction de maisons à vendre ou à louer à des prix modérés donne au fisc 150 jours pour rembourser la différence entre la TVA de 23 % et 6 %, chaque fois que les propriétaires construisent ou réhabilitent des biens destinés au logement et vendent la maison jusqu’à 648 000 euros ou la louent à un loyer mensuel ne dépassant pas 2 300 euros par mois.

Selon le texte, ce sera également au promoteur de garantir que les biens bénéficiant de la TVA réduite seront effectivement vendus ou loués aux valeurs définies par le gouvernement comme modérées, dans un délai de deux ans.

Le PDG de l’APPII, bien qu’il affirme que « l’objectif est compréhensible », considère que « tout mécanisme de contrôle doit être clair, simple et proportionné, évitant de créer des obstacles supplémentaires à l’investissement. Il est essentiel de garantir que ces conditions ne se traduisent pas par davantage de bureaucratie ou d’incertitude, sous peine de compromettre l’effet positif de la mesure ».

Un autre point de la proposition, où il est stipulé que le taux réduit de 6 % sur la TVA ne s’appliquera qu’aux constructions dont la procédure administrative est postérieure au 23 septembre 2025, « est une question qui mérite réflexion », avec ce dirigeant de l’APPII qui défend qu' »un critère temporel doit être transparent et justifié ».

« Nous analysons si cette date ne pénalise pas les projets déjà en cours, ce qui pourrait créer des situations d’inégalité. C’est un point que nous suivrons de près », avance Manuel Gonçalves.

Le PDG de l’APPII souligne « les signes positifs » de ce paquet législatif, notamment la réduction de la TVA dans la construction et la baisse de l’imposition fiscale des loyers, mais considère que ces mesures « ne résolvent pas, à elles seules, les problèmes structurels du logement ».

« Il est urgent de progresser avec des réformes profondes : simplification des permis, cession de terrains publics et une stratégie nationale stable. Ce n’est qu’ainsi que nous parviendrons à augmenter l’offre et à garantir des prix abordables », dit-il.

Le même responsable défend « l’implémentation définitive de la PEPU – Plateforme Électronique des Procédures Urbaines », qu’il considère « déterminante pour garantir la transparence et la surveillance des processus ».

« Sans outils numériques robustes, il sera difficile de s’assurer que ces mesures atteignent les objectifs définis », conclut-il.

Dans un communiqué envoyé à Lusa, le président de l’APPII, Hugo Santos Ferreira, souligne que la décision de procéder à un paquet de mesures fiscales pour stimuler l’offre de logements est « une décision courageuse et attendue depuis longtemps par le secteur, mais qui ne résout pas, à elle seule, les problèmes structurels du logement au Portugal ».

La mesure qui aggrave à 7,5 % la taxe d’IMT pour les non-résidents est perçue comme « contre-productive pour la crédibilité internationale du pays » et « préoccupante, car elle peut donner un signal contraire à l’investissement étranger », ajoute-t-il.

L’association renforce que « les mesures sont un signal politique important, mais insuffisant pour faire baisser les prix immédiatement ».

« Il est urgent de progresser avec des solutions structurelles, y compris la cession de terrains publics pour la construction de logements abordables, la modernisation des processus d’autorisation » et « l’implémentation du PEPU – Plateforme Électronique des Procédures Urbaines, qui sera déterminante pour simplifier et accélérer les processus d’urbanisme et de construction », indique encore le communiqué.