Il est prévu que des professeurs, éducateurs et auxiliaires des écoles, médecins, infirmiers et auxiliaires des services de santé, travailleurs des transports publics, inspecteurs et fonctionnaires des impôts, ainsi que des fonctionnaires judiciaires participent à la grève, entre autres.
L’augmentation des salaires, la valorisation des carrières, la restauration du lien public et la défense des services publics sont également des raisons pour convier à cette grève qui concerne tous les travailleurs de l’État.
Le secrétaire général de la CGTP-IN, Tiago Oliveira, rejoindra les travailleurs de la santé à 12h00 à l’Hôpital de São João, à Porto.
Tiago Oliveira a averti mardi que si le gouvernement maintient sur la table le paquet de réformes de la législation du travail, la réponse pourrait être la convocation d’une grève générale.
« Toutes les formes de lutte sont envisagées, y compris la grève générale », a déclaré le responsable de la CGTP-IN à Lusa, à Beja.
« Ce sera une grande grève et elle obligera le gouvernement, s’il a du bon sens, à réaliser qu’il achète un conflit social qui ne s’arrêtera pas car les travailleurs exigent des politiques différentes », a affirmé le coordinateur du Frente Comum, Sebastião Santana, lors d’une conférence de presse à Lisbonne mardi.
Le dirigeant syndical a prédit la fermeture de nombreuses écoles, des perturbations dans les services de santé et de justice, ainsi qu’une forte adhésion des travailleurs dans les municipalités, les services centraux de l’administration publique, ainsi que dans la culture et les monuments.
La Fédération Nationale des Médecins (Fnam) a également convoqué une grève pour ce vendredi, qui coïncidera avec celle de la fonction publique, considérant que l’autorité refuse de négocier la carrière médicale.
« Puisque la ministre de la Santé refuse de véritablement négocier la carrière médicale et, surtout, en raison de décisions ayant été présentées qui mettent la population en danger, nous annonçons une grève des médecins pour le 24 octobre à travers tout le pays », a déclaré à Lusa la présidente de la Fnam, Joana Bordalo e Sá, après une réunion avec la ministre Ana Paula Martins.
Quant au Syndicat des Infirmiers Portugais, il justifie son adhésion à la grève, à tous les tours – de nuit, matin et après-midi -, comme une forme de lutte « pour un accord collectif de travail qui ne représente pas un recul » et « pour un Service National de Santé qui garde toutes ses portes ouvertes ».
Dans un communiqué, les enseignants, éducateurs et chercheurs ont annoncé qu’ils rejoignent la grève — également convoquée par la FENPROF — pour lutté « pour de meilleures conditions salariales et professionnelles », ainsi que « pour la valorisation de l’école publique et de la science ».
Lors de la conférence de presse de mardi, le dirigeant syndical Sebastião Santana a affirmé que les travailleurs ne peuvent pas accepter un budget de l’État qui détériorerait les conditions de travail et désinvestirait dans les services publics.
« Ils sont 760 000 personnes [qui sont] travailleurs de l’administration publique, ils ont un grand poids dans la société portugaise. Si le gouvernement ne prend pas cela en compte, il s’agit d’une myopie très grave », a-t-il déclaré.
Interrogé sur la possibilité d’une marge dans le budget de l’État pour accueillir l’augmentation salariale de 15% exigée par le Frente Comum (au minimum 150 euros), tenant compte du léger excédent de 0,1% du Produit Intérieur Brut (PIB) prévu pour 2026, le syndicaliste a répondu affirmativement à condition de changer les priorités politiques.
« Il y a toute la marge. Si la proposition du budget de l’État ne prévoyait pas d’allègements fiscaux de 1 700 millions d’euros pour les entreprises, si elle n’incluait pas la baisse de l’impôt sur les sociétés de 300 millions d’euros (…). Ce n’est pas une question de manque d’argent, mais de choix politique », a-t-il affirmé.
Également lors de la conférence de presse, le Frente Comum a qualifié le paquet de réformes du travail de « honteux » et a affirmé que la réforme de l’État représente un « nivellement par le bas des services publics ».
Le gouvernement a remis le 9 octobre la proposition de budget de l’État pour 2026 à l’Assemblée de la République, maintenant la prévision initiale des augmentations salariales pour la fonction publique prévue dans l’accord pluriannuel signé en novembre 2024 avec le Fesap et le Frente Sindical.
Pour 2026, l’augmentation prévue est de 56,58 euros ou 2,15%, passant à 60,52 euros en 2027 et 2028, avec une extension jusqu’en 2029. Le seuil de rémunération de l’administration publique, actuellement de 878,41 euros, passera à 934,99 euros en 2026, incluant progressions, promotions, et accords salariaux, pour un total estimé de 1 248 millions d’euros en dépenses de personnel.
Le Frente Comum représente 29 syndicats de tous les secteurs de l’administration publique.
