La disposition qui permet des consultations privées représente un « grave recul »

La disposition qui permet des consultations privées représente un "grave recul"

Un arrêté établit un modèle de conventions au niveau local permettant aux médecins ou aux unités privées de conclure des accords avec le Service National de Santé pour fournir des soins de médecine générale et de famille.

Cette décision suit des propositions de la Direction Exécutive du SNS et de l’Administration Centrale du Système de Santé, avec l’avis de l’Entité Régulatrice de la Santé sur la concurrence et la nature des services, selon l’arrêté du Ministère de la Santé qui est entré en vigueur le 23 octobre.

Pour la Fédération Nationale des Médecins (Fnam), « le nouveau régime de conventions médicales, centré sur l’acte isolé et réactif à la maladie, ignore la mission essentielle des soins de santé primaires de promouvoir la santé et de prévenir la maladie ».

Dans des déclarations à l’agence Lusa, la présidente de la Fnam, Joana Bordalo e Sá, a affirmé que cet arrêté permet que « des patients sans médecin de famille, par exemple, puissent être directement vus dans le secteur privé ».

Selon elle, cette mesure représente « un recul très grave dans l’organisation des soins primaires », puisque les conventions « n’ont pas la même mission que les soins primaires dans le SNS de promouvoir la santé, de prévenir la maladie ».

Joana Bordalo e Sá a souligné que le régime se concentre sur « des consultations ponctuelles avec des actes isolés réactifs à la maladie », critiquant le fait qu’il néglige la prévention et « va provoquer une concurrence directe et déloyale envers le secteur public ».

La dirigeante syndicale a également alerté sur le risque que les médecins, « surtout dans les régions où les conditions de travail sont pires », notamment à Lisbonne et Vale do Tejo, « soient encore plus détournés vers le secteur privé, affaiblissant davantage les équipes et mettant en péril la continuité des soins ».

« Ce n’est pas fournir des soins de santé primaires, c’est une approche éclaire qui ne résoudra absolument rien et, d’autre part, cela entraînera un transfert de fonds vers le secteur privé », a déclaré Joana Bordalo e Sá.

« Ils dégradent le [système de santé] public et ensuite disent qu’ils doivent agir ainsi. Non, il ne doit pas en être ainsi. Nous pensons que ce n’est pas la voie à suivre », a-t-elle souligné.

La Fnam alerte également dans un communiqué que les USF sont « un modèle de succès reconnu nationalement et internationalement, responsable de l’amélioration des indicateurs de santé et de la proximité avec les patients ».

« Démanteler ce modèle, c’est compromettre des années de progrès et mettre en péril la qualité et l’équité des soins », avertit la fédération syndicale, appelant « à l’union des professionnels de santé et de la société civile pour contrer cette nouvelle attaque et défendre un système public, universel et solidaire ».