La défense de Duarte Lima conteste le début du procès sans les enregistrements demandés.

La défense de Duarte Lima conteste le début du procès sans les enregistrements demandés.

Dans la requête envoyée la semaine dernière, à laquelle l’agence Lusa a eu accès aujourd’hui, l’avocat de Duarte Lima, João Barroso Neto, a estimé que le procès ne peut avoir lieu qu’en présence de tous les éléments du dossier. Il a soutenu que le Tribunal de Sintra doit de nouveau demander au Brésil les enregistrements manquants dans le dossier, mais selon des modalités différentes de celles utilisées l’année dernière, et que les tribunaux brésiliens doivent expliquer la disparition des preuves, si cela s’est produit.

La demande des documents manquants doit être effectuée « non seulement auprès du Tribunal de Saquarema [comme cela a été fait], mais également auprès des tribunaux où le dossier a été transmis », peut-on lire dans le document, qui ajoute que « jusqu’à présent, rien de cela n’a été sollicité ».

« Il est difficile de croire que les autorités brésiliennes insistent pour ne pas envoyer la preuve qui, précisément (et de manière chirurgicale), démontre ce que l’accusé n’a pas à prouver : son innocence », a écrit l’avocat.

Il y a deux semaines, le juge du Tribunal de Sintra en charge de l’affaire, Carlos Camacho, a admis que « face à l’incapacité des autorités judiciaires brésiliennes de transmettre le dossier dans son intégralité (…) il ne reste qu’à avancer vers l’audience de débat et de jugement ».

La décision d’avancer vers le jugement, même sans les enregistrements manquants, a été prise après que le Parquet général de la République (PGR), par l’intermédiaire du Département de la coopération judiciaire et des relations internationales, a envoyé au Tribunal de Sintra une lettre indiquant que les autorités brésiliennes « ont informé qu’il n’a pas été possible d’exécuter la demande, puisque les images sollicitées n’ont pas été localisées ».

Maintenant, la défense de Duarte Lima assure qu’elle ira « jusqu’aux dernières conséquences » pour que le procès ait lieu « avec le dossier intégral et non dépourvu de preuves de défense, notamment les déclarations faites en tribunal par des témoins dont on ne veut pas croire qu’elles ont magiquement disparu ».

Si les tribunaux brésiliens ne retrouvent pas les preuves manquantes dans le dossier et qui n’auraient pas été envoyées au Portugal, la défense de Duarte Lima estime que les autorités brésiliennes doivent indiquer si les éléments « ont été détruits, égarés, volés ou tout autre cas de figure ».

Face à l’absence d’éléments de preuve – y compris trois téléphones portables saisis et des enregistrements de témoignages – l’avocat João Barroso Neto a également envisagé la possibilité de renvoyer le dossier au Brésil.

L’ancien député Duarte Lima a été accusé du meurtre de Rosalina Ribeiro, au Brésil, en 2009. Le début du procès avait été prévu pour novembre 2022, mais a été reporté – d’abord en raison de l’absence de notification des témoins qui sont au Brésil et ensuite en raison de l’absence des enregistrements.

Le ministère public croit que Duarte Lima aurait reçu sur son compte bancaire des sommes transférées par Rosalina Ribeiro, qui se rapportaient à l’héritage de Lúcio Thomé Feteira.

L’ancien député du PSD aurait insisté pour que Rosalina Ribeiro signe une déclaration affirmant que l’argent transféré appartenait à Duarte Lima. Face à son refus, soutient le ministère public, Duarte Lima aurait tué Rosalina Ribeiro.