Gonçalo Matias a représenté le Portugal lors du sommet de haut niveau ‘Summit on European Digital Sovereignty’, qui s’est tenu à Berlin mardi, à la veille de la présentation par la Commission européenne d’un paquet de simplification numérique.
« Je pense que cette conférence où j’ai représenté le Portugal, à Berlin, organisée par le Chancelier [Friedrich] Mertz et le Président [Emmanuel] Macron, a été un moment de tournant dans l’Union européenne. Honnêtement, j’ai senti un changement complet », a déclaré le dirigeant.
Le ministre a rappelé que le Portugal a présidé ce semestre au D9+, groupe de pays à l’avant-garde de la digitalisation, et que lors de la réunion récente à Lisbonne, une déclaration « très forte, avec des principes de simplification, d’adhésion à l’omnibus, au 28e régime, d’utilisation de l’intelligence artificielle comme moteur de la compétitivité européenne, et de simplification et de non-fragmentation réglementaire » a été signée.
L’Allemagne et la France ne font pas partie de ce groupe et ont traditionnellement « une position plus conservatrice sur ces sujets », a-t-il poursuivi, notant un « grand point de tournant » lors du sommet, soulignant également le ministre de la Réforme de l’État allemand, avec qui il a eu une « réunion bilatérale longue et très productive », où « il y a eu un alignement complet ».
« Ce que nous voyons, c’est l’Allemagne et la France adhérer aux conclusions que nous avions à la conférence de Lisbonne [du D9+] avec l’indication claire que l’Europe doit suivre une voie de simplification, de digitalisation et d’innovation ».
C’est-à-dire, « cette idée que l’Europe doit réglementer et que c’est dans la réglementation que réside la clé de tous les problèmes, cette idée, depuis le rapport Draghi, on s’est rendu compte qu’elle ne menait nulle part », d’où « il y a ici un point de tournant clair », « j’ai ressenti cela à la conférence de Berlin, un alignement complet à travers toute l’Europe ».
À cette rencontre était également présente la vice-présidente de la Commission européenne Henna Virkkunen, « qui est également totalement alignée avec ces objectifs », à tel point que la Commission a annoncé aujourd’hui un ensemble « de mesures de simplification du Digital Omnibus, de simplification de l’AI Act et de l’importance de la ‘Business Wallet’ [Carteira Empresarial Europeia], par exemple ».
Gonçalo Matias a déclaré lors de la conférence de Berlin que le Portugal sera « le premier pays de l’Union européenne à lancer la ‘Business Wallet' », avec une version expérimentale en janvier, ce qui a suscité « beaucoup d’intérêt ».
En outre, le dirigeant a souligné le fait que Bruxelles considère la ‘Business Wallet’ comme l’un des instruments de la compétitivité européenne.
« Je pense que ce fut vraiment un moment de tournant, je pense que la Commission a déjà commencé à répondre » avec les mesures annoncées aujourd’hui, en précisant qu’à Berlin ont été abordés les piliers de la réforme de l’État, de la simplification et de la digitalisation, auxquels s’est ajouté celui de l’innovation.
« Le Président Macron a beaucoup parlé de cela, le pilier de l’innovation. C’est-à-dire, l’innovation comme alternative à la réglementation », mais « nous ne parlons en aucun cas de simplification comme de déréglementation et cela a été souligné par plusieurs ministres présents », a-t-il affirmé.
Au contraire, « c’est réglementer de manière intelligente, pour ne pas tuer la compétitivité des entreprises », a souligné Gonçalo Matias.
Interrogé sur le fait que l’Europe a trouvé son chemin avec ce nouveau paquet présenté aujourd’hui, le ministre a admis que c’était le cas.
Quant au grand défi de l’Europe maintenant, Gonçalo Matias a conclu : « C’est mettre en œuvre ».
« Entre l’accord, l’annonce et sa mise en œuvre, il y a un temps. Et nous devons accélérer, mais c’est quelque chose qui a été dit par tout le monde hier [mardi] », a-t-il renforcé, soulignant que le paquet présenté par Bruxelles comporte des questions « très concrètes ».
« Et il est important que ces actions concrètes se réalisent rapidement », a conclu le ministre.
