Dans le communiqué du Conseil des ministres d’aujourd’hui, il est indiqué que le gouvernement a approuvé « la résolution qui autorise le paiement des annuités de la dette de LAM, garantie par l’État auprès des banques commerciales », sans avancer les montants en question.
À cet effet, dans la même résolution, le gouvernement a autorisé l’Institut de Gestion des Participations de l’État (Igepe), organisme qui gère et coordonne le secteur public, à constituer un véhicule avec un objectif spécifique pour la gestion et la liquidation de ladite dette.
A été également approuvée aujourd’hui la résolution autorisant la constitution d’une société à objet spécifique détenue par les entreprises Hidroelétrica de Cahora Bassa (HCB), Ports et Chemins de Fer du Mozambique (CFM), Compagnie Mozambicaine d’Assurances (Emose) et les actionnaires de LAM, « dont l’objectif principal est d’assurer le financement pour l’acquisition de la participation » dans la compagnie aérienne.
Le président du Mozambique, Daniel Chapo, a déclaré le 28 avril qu’il y a « des renards et des corrompus » au sein de LAM, avec « des conflits d’intérêts » qui ont empêché la restructuration de la compagnie pendant les cent premiers jours de gouvernance, y compris l’objectif d’acheter trois avions dans cette période.
La crise a conduit la compagnie à pratiquement cesser les vols internationaux cette année, se concentrant sur les liaisons internes, menant également à une nouvelle administration en mai et à l’entrée, en tant qu’actionnaires, de la HCB, CFM et Emose.
Pour minimiser les problèmes récurrents d’annulation de vols, la compagnie a l’intention d’acquérir cinq aéronefs Boeing 737-700 et a avancé, dans l’attente de ce processus, avec un appel d’offres pour louer cinq autres.
Les pertes de la LAM mozambicaine ont grimpé à 3.977 millions de meticais (53,5 millions d’euros) en 2023, obligeant l’État à injecter un milliard de meticais (13,7 millions d’euros) et à émettre une lettre de confort en 2024, comme l’a avancé la Lusa le 7 août.
La LAM, qui n’a pas publié publiquement ses comptes, avait enregistré des pertes de 448,6 millions de meticais (six millions d’euros) en 2022, qui ont ainsi explosé l’année suivante, selon les états financiers les plus récents disponibles, auxquels la Lusa a eu accès.
La compagnie fait face depuis plusieurs années à des problèmes opérationnels liés à une flotte réduite et à un manque d’investissements, avec quelques incidents, non mortels, associés par des experts à l’entretien défectueux des aéronefs, étant actuellement dans un profond processus de restructuration.
Malgré les pertes accumulées cette année-là, alors que la compagnie d’État était sous la gestion des Sud-Africains de Fly Modern Ark (FMA), la vente de services de LAM a même augmenté de 4 % en 2023, par rapport à l’année précédente, pour atteindre 8.813 millions de meticais (118,7 millions d’euros), selon le rapport.
Le document indique que la LAM « a obtenu l’engagement » de l’actionnaire majoritaire « de fournir les ressources nécessaires » pour permettre à la compagnie « de respecter ses obligations et engagements » envers des tiers, « au moyen d’une lettre de confort datée du 7 octobre 2024 », émise par l’Igepe.
Il ajoute que, alors, « compte tenu de la perte enregistrée » au cours de l’exercice « de 2023 et des années précédentes » et en raison du fait que l’entreprise a clôturé les comptes de cette année avec un capital propre négatif de 19.670 millions de meticais (265 millions d’euros), contre 16.765 millions de meticais (225,8 millions d’euros) en 2022, et que les actifs courants « sont inférieurs aux passifs courants » à hauteur d’environ 18.641 millions de meticais (251 millions d’euros), la continuité de la compagnie était en question.
« Conscient de cette situation, le conseil d’administration a fait appel, par diverses expositions faites aux actionnaires sur la situation de l’entreprise, ainsi que proposé des mesures, certaines de caractère à court terme et d’autres stratégiques, afin de maintenir la durabilité de l’entreprise », peut-on lire dans le rapport, ajoutant qu’en 2023 l’État « a réalisé des prestations supplémentaires cumulées à hauteur de 1.017.393.669 meticais [13,7 millions d’euros] ».