La Commission Justice, Paix et Écologie condamne les démolitions.

La Commission Justice, Paix et Écologie condamne les démolitions.
Image de Portugal France
Portugal France

« La Commission Justice, Paix et Écologie de la CIRP se joint à la douleur, à l’indignation et au courage de tant de familles et de communautés blessées — beaucoup avec des enfants, des personnes âgées et des vies en construction. Nous ne fermons pas les yeux sur l’illégalité. Mais nous n’acceptons pas qu’on réponde à la crise du logement aux dépens des plus démunis », a souligné cet organisme dans un communiqué diffusé aujourd’hui.

Pour la CJPE-CIRP, « les solutions créées avec les personnes qui en ont besoin, et non contre elles, ont plus de justice, de viabilité, plus de légitimité sociale et un meilleur impact transformateur ».

Dans le communiqué, qui « se veut une parole de dénonciation, d’appel et d’espoir », la Commission considère que « les constructions illégales ne sont pas la solution », mais rappelle que « d’autres habitations ont également été illégales, fournissant un abri à des milliers de personnes faute de meilleures alternatives, certaines aujourd’hui légalisées, construites en périodes d’urgence de logement — comme après le 25 avril ».

« Qu’a-t-on appris de l’absence de l’État en matière de logement durant ces périodes ? », s’interroge ce département dépendant de la Conférence des Instituts Religieux de Portugal, pour qui « il est injuste d’appliquer ces procédures [démolitions] sur des populations sans alternative, surtout lorsque le pouvoir public lui-même ne garantit pas les opportunités et le soutien nécessaire pour un accès équitable aux biens essentiels, au logement et à l’habitat ».

D’autre part, la CPJE-CIRP considère également que « les notifications en 48 heures, remises en fin de journée un vendredi et sans accès garanti à l’aide judiciaire, sont des mesures intolérables » et « nient aux familles le temps et les moyens minimums pour comprendre, se défendre ou contester les décisions qui les affectent de manière si grave ».

« Même pour les familles avec une stabilité et des revenus suffisants, déménager demande du temps, des contrats, de la planification et, parfois, des garants. Pour ceux qui vivent dans une situation de pauvreté, de précarité et qui sont racialisés, cette exigence est simplement cruelle et impossible à respecter », ajoute le communiqué.

La Commission réclame la suspension de toutes les démolitions et expulsions sans alternative de logement adéquate, l’application effective de la Loi de Bases du Logement, des réponses dignes de logement provisoire et exhorte les familles touchées à « ne pas se résigner. Ne renoncez pas les uns aux autres ».

« Organisez-vous, parlez avec ceux qui vous veulent du bien, demandez de l’aide et ne cessez pas de rêver et de proposer des chemins. Votre lutte pour la maison et pour la vie est aussi une lutte pour la dignité de nous tous », ajoute la CPJE-CIRP.

Les municipalités de Loures et Amadora ont cette semaine mené des opérations de démolition de logements précaires illégaux, délogeant plusieurs familles dans les deux communes.

Loures a entamé lundi une opération de démolition de 64 maisons, où vivent 161 personnes, dans le quartier de Talude Militar.

Le premier jour, 51 constructions ont été démolies, la suspension des opérations ayant été ordonnée le deuxième jour par le Tribunal administratif de Lisbonne suite à un recours en urgence déposé par 14 résidents.

À Amadora, sur l’Estrada Militar da Mina de Água, dans l’ancien quartier de Santa Filomena, il est prévu la démolition de la totalité des 22 constructions illégales, où vivent environ 30 adultes et 14 enfants et jeunes.