La Commission européenne veut affaiblir les lois sur les pesticides, alerte Quercus.

La Commission européenne veut affaiblir les lois sur les pesticides, alerte Quercus.

La Commission européenne (CE) « propose des approbations illimitées de pesticides », déclare Quercus dans un communiqué, qualifiant la proposition de la Commission de « déréglementation » du secteur et appelant à la mobilisation des citoyens.

« Quercus exprime sa profonde inquiétude face à la proposition de modification du Règlement Omnibus sur les Aliments et les Fourrages, qui sera soumise à un vote officiel le 16 décembre prochain » par la CE, précise l’association dans le communiqué.

Le Règlement Omnibus comprend une série de propositions législatives de l’Union européenne (UE) visant à simplifier la réglementation, notamment dans le domaine de la durabilité.

Dans le communiqué, l’association portugaise affirme que la proposition de la CE, dirigée par la Direction générale de la santé de la CE, sous prétexte de simplification, « représente en réalité une attaque sans précédent contre les piliers » du règlement sur la mise sur le marché des pesticides, qui vise à protéger les citoyens et l’environnement des risques liés aux pesticides.

L’association souligne trois modifications que la CE entend approuver et qu’elle considère comme « extrêmement graves », dont l’approbation de pesticides pour une durée illimitée, éliminant les révisions périodiques obligatoires, essentielles pour réévaluer les substances à la lumière des connaissances scientifiques les plus récentes.

« Sans cette incitation, des pesticides dangereux peuvent rester indéfiniment sur le marché, ignorant les nouvelles données sur leur toxicité », explique Quercus.

Une autre modification grave est la suppression de l’obligation pour les pays de prendre en compte les preuves scientifiques indépendantes les plus récentes lors de l’autorisation des produits pesticides.

Et la troisième modification grave, indique Quercus, est le doublement des délais de grâce pour les pesticides interdits, ce qui signifie que des pesticides considérés comme dangereux et interdits peuvent être vendus pendant trois années supplémentaires.

« Cette proposition représente un grave recul, menaçant la science et mettant en péril le Principe de Précaution et l’objectif de protéger la santé publique et la biodiversité », déclare, citée dans le communiqué, Alexandra Azevedo, présidente de Quercus.

Angeliki Lyssimachou, directrice des Sciences et Politiques de l’organisation européenne « Pesticide Action Network Europe » (PAN Europe), a déclaré, également citée dans le communiqué, que des pesticides très toxiques ont été bannis uniquement parce que la science indépendante, et non les études de l’industrie, a révélé leur toxicité excessive.

« Il est inacceptable que, face aux exigences de réduction de l’utilisation des pesticides par les citoyens européens » la CE prépare un « recul législatif qui place les intérêts de l’industrie avant la santé publique, la biodiversité et la qualité de l’eau et des sols », accuse Quercus.

L’association, membre de PAN Europe, exige que la CE rejette les modifications et appelle les citoyens à se joindre aux protestations par l’envoi d’un e-mail à la commissaire portugaise, Maria Luís Albuquerque, l’invitant à rejeter la proposition, ou via le site de PAN Europe.

PAN Europe est un réseau d’organisations européennes cherchant à réduire l’utilisation de pesticides dangereux et à les remplacer par des alternatives écologiquement viables. Le réseau regroupe près d’une cinquantaine d’organisations de consommateurs, de santé publique et environnementales de l’UE.