Cependant, les nouvelles taxes, qui entreront en vigueur mercredi et dureront cinq ans, sont nettement inférieures aux tarifs provisoires pouvant atteindre 62,4 % appliqués depuis septembre au secteur porcin européen.
Selon le communiqué publié sur le portail officiel du ministère, les taux varieront entre 4,9 % — appliqués exclusivement à l’entreprise espagnole Litera Meat, incluse dans l’échantillon de l’enquête — et 19,8 %, qui s’appliqueront aux entreprises n’ayant pas collaboré au processus, ainsi qu’au producteur Vion, des Pays-Bas.
Pour les entreprises ayant collaboré à l’enquête, le tarif définitif sera de 9,8 %.
L’enquête a été lancée en 2023 et prolongée en juin de cette année, les autorités chinoises justifiant l’extension du délai par la « complexité » du dossier.
Le processus a couvert la viande de porc réfrigérée ou congelée, les abats et les graisses, et a cherché à déterminer si les exportations européennes violaient les règles de concurrence et nuisaient à l’industrie locale.
L’Espagne a été l’un des pays les plus visés, étant le principal fournisseur européen de porc à la Chine, notamment de sous-produits peu demandés sur le marché européen, tels que les oreilles, museaux ou pattes, mais très prisés sur le marché chinois. En 2024, l’Espagne a exporté vers la Chine environ 540 000 tonnes de produits porcins, d’une valeur de 1 097 millions d’euros, ce qui représentait près de 20 % du volume total et 12,5 % de la valeur des exportations du secteur, selon les données de l’association Interporc.
L’enquête sur le secteur porcin fait partie d’un ensemble plus large de mesures commerciales adoptées par Pékin en représailles aux taxes ‘antidumping’ imposées par la Commission européenne, en octobre 2024, sur les véhicules électriques fabriqués en Chine — lors d’un vote où l’Espagne s’est abstenue.
Depuis lors, les autorités chinoises ont également ouvert des enquêtes ‘antidumping’ sur d’autres produits européens, tels que le brandy et les produits laitiers.
Ces mesures ont aggravé les tensions entre la Chine et Bruxelles, dans un contexte déjà marqué par des différends commerciaux, des restrictions à l’accès des entreprises européennes au marché chinois, des contrôles des exportations de terres rares et des frictions dans les chaînes d’approvisionnement.
La pratique du ‘dumping’ consiste à vendre des produits sur un marché étranger à un prix inférieur au coût de production. Cette pratique est rendue possible par l’octroi de subventions.
