« Ce montant (que personne ne sait d’où il vient) est clairement déconnecté de la réalité portugaise. Comment est-il possible dans un pays où le salaire moyen ne dépasse pas 1 281 euros et où 900 000 travailleurs (20,4 % du total) gagnent le salaire minimum, d’affirmer, avec le plus grand aplomb, qu’un loyer mensuel de 2 300 euros est un loyer modéré », a interrogé la centrale syndicale.
Le gouvernement a décidé de supprimer le concept de loyer accessible et de créer celui de loyer modéré, avec des montants allant de 400 à 2 300 euros, sans limites municipales, pour garantir la transparence, a précisé le ministre du Logement, Pinto Luz, jeudi dernier.
L’exécutif a déclaré que cette fourchette permet que tous les loyers soient englobés, bien qu’il reconnaisse que dans les districts de Lisbonne et de Porto, il existe des loyers au-dessus du maximum défini.
Ces montants tiennent compte d’un ménage ayant un revenu mensuel d’environ 5 750 euros.
La CGTP a affirmé aujourd’hui que la substitution du concept de loyer accessible par celui de loyer modéré démontre que les solutions présentées par le gouvernement « ne vont ni de près ni de loin résoudre la crise du logement ».
L’intersyndicale a souligné que le problème principal auquel sont confrontés les citoyens est l’impossibilité de supporter les charges liées aux loyers résidentiels.
Dans ce sens, elle a déclaré que l’octroi d’avantages fiscaux à des loyers pouvant atteindre 2 300 euros ne contribue pas à résoudre le problème ni à faciliter l’accès au logement pour ceux qui n’ont pas de revenus.
Cette mesure, comme elle l’a noté, va aggraver le problème, en encourageant une tendance à l’augmentation des loyers « jusqu’à la limite, afin de bénéficier pleinement de l’avantage fiscal ».
D’autre part, la CGTP a souligné que, parmi toutes les mesures présentées, une seule est destinée aux locataires, à savoir l’augmentation du montant de la déduction des charges de loyer dans l’IRPF— Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques.
« À quoi sert une économie annuelle sur l’impôt à payer, lorsque l’argent ne suffit pas pour payer le loyer à chaque fin de mois », a-t-elle demandé.
La centrale syndicale exige donc que les profits des banques supportent l’augmentation des charges des familles « poussées à l’achat d’une maison », qu’un programme national de logement soit créé et que les expulsions soient suspendues.
L’intersyndicale souhaite également l’élargissement du parc public de logements à prix abordables, des mesures de contrôle du montant des loyers, avec la fixation de plafonds maximums, ainsi qu’une modification du régime de location urbaine.
Le gouvernement a annoncé, jeudi, un ensemble de mesures pour la location résidentielle.
En particulier, concernant les familles avec un loyer modéré, il a été déterminé que la déduction à la collecte est de 15% jusqu’à un maximum de 900 euros en 2026, ce plafond passant à 1 000 euros en 2027.
En ce qui concerne les propriétaires, il est prévu, par exemple, une réduction du taux d’IRPF (Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques) de 25% à 10% sur les contrats de location de logements à loyers modérés.