Après la réunion de l’exécutif municipal, qui s’est tenue aujourd’hui à huis clos, Rui Moreira a souligné qu’il y avait « une grande préoccupation » concernant les commerçants traditionnels de ce marché et que cette situation a commencé lorsque, à l’été 2024, l’Administration des Ports du Douro, Leixões et Viana do Castelo (APDL) a demandé l’annulation de leurs licences dans une lettre à la paroisse du Centre Historique.
Une fois résolue avec l’APDL la question de la responsabilité de cet espace, restait encore une question concernant les licences des vendeurs, qui expireront en décembre de cette année.
« Arrivé le mois de décembre, le prochain exécutif devra faire l’une des deux choses : soit organiser une vente aux enchères, c’est-à-dire mettre aux enchères les espaces ; soit organiser une loterie. Et cette loterie ne serait pas conditionnée aux vendeurs historiques, elle devrait être ouverte à tout le monde », a expliqué le président de la mairie.
Ainsi, la municipalité a proposé qu’une association soit créée entre tous les vendeurs, a rappelé Rui Moreira, « ce sont des familles qui n’ont jamais fait autre chose et qui font ça depuis longtemps » qui contribuent au « patrimoine culturel et social de la ville ».
« Pour le prochain exécutif municipal et pour ces personnes, il ne reste pas le vide que nous voulions éviter », a conclu le maire.
Pour le PSD, Mariana Ferreira Macedo a affirmé qu’ils ont suivi la proposition car ils défendent « l’âme portuane, la caractérisation de la ville de Porto », qu’elle a estimé être maintenue par « ces personnes si enracinées ».
La socialiste Rosário Gambôa a déclaré qu’il s’agit d’une mesure « politique importante », car elle va permettre « d’assurer que les personnes qui y ont toujours été, qui sont autochtones de la Ribeira (…) puissent continuer leur travail ».
Joana Rodrigues, de la CDU, a admis avoir été « un peu inquiète » lorsqu’elle a vu à l’agenda la création d’un marché privé, mais que la discussion « a été très éclairante » et que la proposition « défend le patrimoine de la ville » et que, si ce n’était pas de cette manière, il y aurait un risque « de voir des intérêts privés s’approprier cet espace ».
Selon la proposition à laquelle Lusa a eu accès, « la totalité des agents économiques ayant une place de vente attribuée au ‘Mercadinho da Ribeira’ a demandé à la mairie de Porto l’autorisation d’exploiter le marché, en tant qu’entité privée », s’étant constituée en association de droit privé à but non lucratif, sous la dénomination de « Associação Mercadinho da Ribeira ».
« Étant resté, pendant longtemps, l’un des marchés les plus importants de la ville, il a perdu sa primauté avec l’émergence de nouvelles centralités, mais a survécu, jusqu’à aujourd’hui, grâce à son caractère populaire et traditionnel », peut-on lire dans la proposition, qui indique que les 20 commerçants qui exploitent le marché sont restés les mêmes.
Le document, signé par la conseillère Filipa Correia Pinto, qui détient le portefeuille des Activités Économiques, proposait que l’exécutif délibère sur l’extinction du Mercadinho da Ribeira en tant que marché public municipal et autorise le promoteur « Associação Mercadinho da Ribeira » à installer et gérer, au même endroit, un marché privé composé de vingt stands.
« Le Bureau des Foires et Marchés de la Municipalité de Porto n’a aucune objection à l’installation et à la gestion privée d’un marché privé selon les termes proposés », peut-on lire.
Le marché, qui attire quotidiennement « un nombre élevé de touristes », fonctionne du jeudi au dimanche, de 10h00 à 18h00 pendant les mois d’hiver, et de 10h00 à 20h00 pendant les mois d’été, « commercialisant principalement des produits liés à Porto ».