La Banque centrale européenne (BCE) a conseillé, à la fin de la semaine dernière, que les citoyens devraient conserver un peu d’argent en espèces pour répondre aux crises – le récent blackout en est d’ailleurs un exemple illustratif de cette nécessité. Mais combien d’argent devrait-on garder de côté ? Aucun montant spécifique n’est défini, mais certaines autorités recommandent 70 euros par adulte et 30 euros par enfant.
Un rapport de la BCE – ‘Keep calm and carry cash‘ (Restez calme et détenez des espèces) – a conclu que « l’utilité de l’argent liquide s’intensifie lorsque la stabilité est menacée ».
Le rapport souligne également que l’argent liquide est « un élément critique de la préparation nationale aux crises » et note que « les banques centrales, les ministères des finances et les agences de protection civile de plusieurs pays recommandent maintenant aux familles de garder des espèces disponibles pour plusieurs jours pour les achats essentiels ».
Sous le matelas ou dans le kit d’urgence, voici la somme que vous devriez avoir
« Par exemple, les autorités des Pays-Bas, d’Autriche et de Finlande suggèrent de maintenir des montants qui varient, approximativement, entre 70 euros et 100 euros par membre de la famille, ou le nécessaire pour couvrir les besoins essentiels pendant environ 72 heures », lit-on dans le rapport de la BCE.
En effet, 70 euros par adulte et 30 euros par enfant est le montant que la banque centrale des Pays-Bas, la De Nederlandsche Bank, recommande aux citoyens de garder toujours à portée pour assurer leur survie en situations d’urgence.
Selon la banque centrale, ces montants – 70 euros par adulte et 30 par enfant – sont recommandés pour avoir un kit d’urgence, garantissant ainsi la survie pendant les premières 72 heures (trois jours).
« Il est une bonne idée d’avoir un mélange de billets et de pièces », de façon à pouvoir, « autant que possible », régler des montants exacts.
La banque centrale note également que cet argent n’a pas besoin d’être mis de côté immédiatement : vous pouvez le mettre de côté au fil des mois à venir.
Le Nederlandsche Bank recommande que les citoyens disposent de plusieurs formes de paiement disponibles pour « différentes situations » : « La forme de paiement dépend du type d’urgence ».
En plus de l’argent liquide, la banque centrale suggère aux citoyens d’envisager de disposer d’une carte de débit et de la possibilité de payer sans contact (contactless) avec leur téléphone ou leur montre intelligente.
Chez nous, souvenons-nous, la panne électrique a renforcé l’importance de l’argent liquide. Une coupure généralisée de l’alimentation électrique a laissé, le 28 avril dernier, le Portugal continental et l’Espagne pratiquement sans électricité, tout comme une partie du territoire français.
Aéroports fermés, congestion dans les transports et dans la circulation dans les grandes villes, et pénurie de carburants ont été quelques-unes des conséquences de la panne, qui a également eu un impact sur les paiements.
Avant la panne, la pandémie et la guerre
En rapportant au même rapport, la BCE rappelle que dans le cas de la pandémie de Covid-19, il y a eu « une accumulation préventive soutenue d’argent, motivée par l’incertitude prolongée lors d’une urgence de santé publique ».
Quant à l’invasion de l’Ukraine, « elle a montré des pics rapides et localisés de demande près des zones de conflit », tandis que la panne « a souligné l’argent comme méthode de paiement indispensable lorsque les infrastructures numériques échouent et également comme un précieux outil de tranquillité publique ».
Enfin, la crise de la dette souveraine de la Grèce « a enregistré des pics récurrents de demande pendant les turbulences financières prolongées et les tensions politiques ».
Les quatre cas distincts ont montré un « schéma cohérent » : « En périodes de stress aigu, le public se tourne fréquemment vers la monnaie physique comme réserve fiable de valeur et moyen de paiement résilient ».