La BCE décide sur les taux d’intérêt et devrait rester en « hibernation ».

La BCE décide sur les taux d'intérêt et devrait rester en "hibernation".

Martin Wolburg, économiste senior chez Generali AM, estime que la BCE considère toujours que le taux d’intérêt de base est à un « bon niveau », situé au milieu de la fourchette de politique neutre.

 

Après une baisse des taux d’intérêt par la Réserve fédérale des États-Unis, le consensus du marché « s’attend à ce que la divergence entre les deux banques centrales s’accentue, la BCE étant plus susceptible de maintenir les taux inchangés lors de sa réunion du 18 décembre », indique-t-il.

« Nous sommes d’accord et nous nous attendons à ce que la BCE reste en hibernation pour le moment », conclut l’analyste, dans une note de prévision de la réunion.

La dernière fois que la BCE a baissé les taux d’intérêt, c’était en juin, et depuis lors, les taux directeurs sont restés inchangés. Si la banque centrale décide de ne pas modifier les taux, ce sera la quatrième réunion consécutive sans baisse.

Selon Michael Krautzberger, directeur des investissements globaux sur les marchés publics chez AllianzGI, dans une note d’analyse, les banquiers centraux de la zone euro continuent de jouir d’une « position confortable », contrairement à leurs homologues des États-Unis, du Royaume-Uni et du Japon, qui font face à des « pressions inflationnistes persistantes ».

L’analyste souligne que l’inflation européenne est restée proche de l’objectif depuis plusieurs mois et que la croissance est également plus forte que prévu, tandis que le marché du travail « continue de montrer sa force ».

Dans ce contexte, AllianzGI n’anticipe pas de nouvelle baisse des taux d’intérêt lors de la prochaine réunion de la BCE, même si elle admet qu' »il pourrait y avoir une marge pour une baisse au premier semestre 2026″.

Carsten Brzeski, directeur de la macroéconomie chez ING, corrobore cette position en signalant, dans une note d’analyse, qu' »il y a très peu de raisons pour que la BCE modifie sa position actuelle de politique monétaire, confirmant une fois de plus qu’elle se trouve dans une ‘bonne position' ».

« Nous nous attendons à ce que les taux d’intérêt restent inchangés, mais il y a des opinions divergentes sur ce qui se passera ensuite et une nouvelle série de prévisions », dit-il, soulignant l’incertitude quant à l’avenir.

Concernant les prévisions, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a déclaré la semaine dernière que les projections de l’institution pour la croissance de l’économie de la zone euro pourraient être révisées à la hausse lors de la réunion de décembre.

Lagarde a anticipé cette possibilité en se référant à l’amélioration des perspectives économiques publiées en septembre. « Je soupçonne que nous pourrions le répéter en décembre », a-t-elle affirmé.

En septembre, la BCE a relevé la projection de croissance du PIB de la zone euro pour 2025 à 1,2%, contre 0,9% projeté en juin, la première révision à la hausse des projections de croissance depuis mars 2024.