Jeune Luso-Vénézuélienne distinguée comme meilleure actrice dans un festival

« La décision a surpris Camila qui souhaite devenir actrice professionnelle (…) Le groupe de théâtre a participé en équipe et le concours a décidé de lui attribuer un prix de meilleure actrice pour sa caractérisation », a expliqué à Lusa une source de l’organisation, précisant que la luso-vénézuélienne est élève de l’École italo-vénézuélienne Simón Bolívar et Giuseppe Garibaldi, à Caracas.

Le prix, selon un communiqué diffusé à Caracas, « célèbre l’effort et l’engagement d’un groupe de jeunes acteurs qui, sous la direction du professeur Natale La Rocca, a présenté en italien la pièce ‘Così è (se vi pare)’ [C’est ainsi, si vous le pensez] du dramaturge et Prix Nobel Luigi Pirandello ».

« Être reconnue dans le pays de Pirandello réaffirme mon rêve de me consacrer professionnellement au théâtre. C’est comme si l’univers confirmait que je suis sur le bon chemin », affirme-t-elle dans le communiqué, indiquant que l’œuvre présentée au concours a été envoyée et enregistrée en vidéo le 4 avril et remise par le vice-directeur du collège, Claudio Milazzo.

Par ailleurs, la luso-vénézuélienne explique que « maîtriser la langue [italienne] en salle de classe n’était qu’un premier pas » car « incarner sur scène exigeait d’aller plus loin : chaque pause, chaque geste, chaque inflexion vocale devait transmettre l’authenticité italienne ».

« J’ai passé des nuits entières à répéter devant le miroir jusqu’à ce que les dialogues cessent d’être des mots et deviennent des vérités vécues. Ce prix est la preuve que j’ai réussi [cela], même momentanément, à me transformer en ce personnage sicilien », a-t-elle déclaré, jeune actrice.

Outre Camila Gomes, la troupe de théâtre de l’école était composée d’Enmanuel Sánchez, Miguel Páez, Salomé Manzano, Rocío Pérez, Roger Capozzolo, Luisana Carrero, Gabriel Acosta, Valery González, Sarah Peñuela et Diego Ponce.

Selon le professeur Natale La Rocca, travailler avec Pirandello représentait « un défi, mais ces jeunes ont démontré une maturité interprétative extraordinaire ».

La pièce dans laquelle a participé la luso-vénézuélienne, a-t-il dit, a été écrite en 1917, mais elle reste actuelle, explorant des thèmes tels que le préjugé social et l’identité.

« C’est une farce philosophique, qui remet en question la vérité et les apparences, et elle nous a permis de grandir tant au niveau artistique que personnel », a-t-il souligné.

Et le prix, selon le vice-directeur du collège, Claudio Milazzo « n’est pas seulement une reconnaissance, mais l’écho d’une histoire qui a commencé il y a 71 ans » lorsque ses parents, Filippo et Liboria Milazzo, ont transformé une salle improvisée en port de rêves pour les enfants d’immigrants italiens.

« Recevoir ce prix dans la terre de Pirandello, ce génie qui nous a appris que la vérité a mille visages, est profondément symbolique. Aujourd’hui, nos élèves ont montré au monde la force du théâtre scolaire : un art où l’émotion et l’engagement se fusionnent (…) le courage de représenter ‘Così è (se vi pare)’ montre que l’avenir du théâtre est entre des mains passionnées et engagées », a-t-il dit.

Paraphrasant Pirandello, Claudio Milazzo explique dans le communiqué que « chaque personnage contient des multitudes » que les jeunes ont su animer avec sensibilité et maturité.

« Ne cessez pas de rêver. Chaque histoire que vous représentez ne laisse pas seulement une empreinte, mais construit des ponts entre le Venezuela et l’Italie », a-t-il conclu.