Stefania Lepidi est l’une des passagères blessées dans le tragique accident de l’Elevador da Glória, survenu le 3 septembre à Lisbonne, qui a coûté la vie à 16 personnes et en a laissé plus de 20 blessées.
L’Italienne voyageait avec son fils de 25 ans dans la cabine la plus proche des Restauradores, celle qui est restée pratiquement intacte. Elle s’est cassé un bras et est sous le choc de ce qu’elle a vu. Elle est consciente que si elle se trouvait dans l’autre cabine, « elle ne serait peut-être pas là aujourd’hui ».
Stefania, qui est au Portugal avec son fils de 25 ans dans le cadre d’une conférence de l’Institut National de Géophysique et de Volcanologie (INGV), où elle travaille à L’Aquila en tant que chercheuse, se dirigeait avec le jeune homme vers un restaurant du Bairro Alto lorsque l’accident s’est produit.
Interviewée par la chaîne italienne Tg3, la chercheuse raconte que la cabine « a démarré, mais après quelques secondes, elle s’est arrêtée inexplicablement, puis a brusquement redémarré, heurtant l’arrière contre ce qui semblait être une sorte de frein à la fin du parcours ».
« Lors de cet impact si violent, bien que j’étais assise, j’ai été projetée et suis tombée sur les personnes qui étaient déjà à terre, et en tombant, j’ai pris appui sur ma main droite et j’ai commencé à crier car je me suis blessée au poignet », a-t-elle ajouté.
Ce qui a suivi fut tragique. « Nous sommes restés dehors à observer le malheur qui s’était produit […]. Nous sommes tous sortis de la cabine à pied. Dans l’autre, il y a eu des victimes mortelles. En général, je vais bien, j’ai le bras cassé, mais ce fut une expérience intense. Voir ce qui est arrivé aux autres m’a choquée, je suis restée deux heures à terre parce que, naturellement, les pompiers avaient d’autres priorités, ils m’ont demandé d’être patiente, mais j’ai vu les brancards passer avec des corps couverts. J’ai commencé à trembler, j’ai vomi, je n’allais pas bien », a-t-elle expliqué, se remémorant avoir été « très effrayée ».
« Je voyais du sang partout, j’ai commencé à trembler, à vomir, ces deux heures ont été angoissantes. On m’a dit qu’on ne pouvait pas m’aider tout de suite parce qu’il y avait des morts. J’avais des sueurs froides, le froid se glaçait sur ma peau, mon dos me faisait mal, et à un moment donné, on m’a mis une couverture thermique », a-t-elle ajouté.
Par la suite, Stefania, qui rentre aujourd’hui en Italie avec son fils, a été transportée à l’hôpital. Là, elle a subi des « examens pour vérifier si elle n’avait pas d’autres blessures », et elle a finalement quitté l’hôpital jeudi.
Au Corriere della Sera, l’Italienne a déclaré que la tragédie de l’Elevador da Glória lui a rappelé « le tremblement de terre de L’Aquila en 2009 », qui a ravagé la ville et tué plus de 300 personnes.