« Ceux qui approuvent de telles lois ne se préoccupent absolument pas de la liberté des femmes. Interdire des vêtements, des voiles ou des burqas n’est qu’un moyen pour parvenir à une fin », déclare la confédération syndicale dans un communiqué publié aujourd’hui.
« Dans l’immédiat, cela sert à détourner l’attention de ce qui est essentiel et visible pour nous tous, si nous ne gardons pas les yeux bandés », a ajouté la CGTP.
Vendredi, PSD, IL et CDS-PP ont approuvé, en général, le projet de loi de Chega visant à interdire l’utilisation de la burqa dans les espaces publics, invoquant les droits des femmes et des questions de sécurité.
La CGTP-IN a souligné que « l’égalité ne s’impose pas en ôtant la liberté » et que la sécurité « ne se construit pas en pointant du doigt une culture spécifique ».
Dans le même sens, elle a averti que la loi interdisant l’utilisation de vêtements qui occultent ou gênent l’exhibition du visage dans les espaces publics « est vague » et qu’il y a un « risque d’abus ».
En même temps, la centrale syndicale a accusé les « voix qui disent maintenant vouloir ‘protéger les femmes' » d’être « les mêmes qui attaquent les politiques d’égalité au travail et dans la vie ».
« Ils pactisent avec l’inégalité salariale, veulent liquider les droits de maternité, assistent – sans un mot – les femmes à avoir des enfants sur les autoroutes, promeuvent le harcèlement au travail, réduisent le soutien à la violence domestique, détruisent les services publics et soutiennent le paquet de réformes du travail actuel qui est une véritable régression civilisationnelle« , a déclaré la CGTP.
Dans l’avis de la confédération syndicale, cette loi a également pour but de « détourner l’attention de ce qui est essentiel ».
Alors que IL et CDS-PP ont déclaré leur soutien au projet de Chega qui « interdit la dissimulation du visage dans les espaces publics, sauf exceptions déterminées », le PSD s’est dit « disponible pour faire ce chemin », mais a affirmé que « le texte présenté peut et doit être perfectionné au stade de la spécialité ».
De son côté, le PS a soutenu qu’il faut faire preuve de prudence dans l’élaboration des lois, dans un contexte où l’extrême droite cherche à « diriger la haine » contre un « cible spécifique », en l’occurrence la communauté musulmane. Le PCP et le BE ont contesté la proposition, tandis que Livre a accusé Chega de présenter un projet intentionnellement « mal fait » et, par conséquent, n’a pas voulu valoriser ce débat.
Avec cette initiative, Chega propose qu’il soit « interdit d’utiliser, dans les espaces publics, des vêtements destinés à occulter ou à empêcher l’exhibition du visage », avec quelques exceptions. Lors de l’ouverture du débat, le leader de Chega a précisé que l’objectif est d’interdire que « les femmes portent la burqa au Portugal » et s’est adressé en particulier aux immigrants.
Samedi, l’organisation Amnesty International a condamné l’approbation par le parlement portugais du projet de loi de Chega, estimant qu’il est discriminatoire et viole les droits des femmes.