« Instabilité » à l’UTAD entraîne une demande de réunion avec le ministre de l’Éducation

"Instabilité" à l'UTAD entraîne une demande de réunion avec le ministre de l'Éducation

Dans une lettre envoyée aujourd’hui à l’agence Lusa, les 21 signataires, professeurs de l’université située à Vila Real, exposent au ministre Fernando Alexandre une situation qu’ils jugent être de « l’instabilité et de l’incertitude » qui pourrait s’aggraver avec le départ du recteur Emídio Gomes, sans que le conseil général de l’UTAD soit pleinement fonctionnel.

Emídio Gomes pourrait être élu nouveau président de la Metro do Porto lors d’une réunion de l’Assemblée Générale prévue pour le 29 septembre.

À l’UTAD, l’élection du nouveau recteur est bloquée en raison d’une impasse dans la constitution du Conseil Général, un processus qui attend la décision du Tribunal Central Administratif Nord.

En février, des élections ont eu lieu pour le Conseil Général (qui élit ensuite le recteur), mais, en mars, la cooptation de personnalités externes a été contestée et portée devant la justice, suite à des doutes quant à la possibilité d’obtenir la majorité absolue nécessaire non par vote secret, mais par vote nominal à main levée, avec un éventuel départage fait par le président intérimaire de cet organe.

Contactée par Lusa, une source de l’UTAD a indiqué que le recteur ne se prononcerait pas sur la lettre. Emídio Gomes a déjà dit précédemment qu’il attend la décision du tribunal.

Dans la lettre envoyée maintenant au ministre, les professeurs expliquent qu’après les nouvelles indiquant que le recteur pourrait rejoindre la Metro do Porto, il a été demandé à Emídio Gomes de « fournir des explications à la communauté académique sur les implications d’une éventuelle acceptation de ce poste », sans réponse à ce jour.

« La non-constitution complète du Conseil Général de l’UTAD empêche, de façon objective, l’exercice des compétences qui lui sont légalement conférées, notamment l’ouverture de la procédure d’élection d’un nouveau recteur en cas de vacance, de démission ou d’incapacité permanente », indiquent les signataires.

De cette manière, ils ajoutent qu' »un éventuel départ du recteur actuel pour l’Administration et la Commission Exécutive de la Société Metro do Porto laisserait, une fois de plus, l’UTAD dans une impasse juridique et institutionnelle, compromettant sa gouvernance et la stabilité nécessaires à son bon fonctionnement ».

Par conséquent, ils estiment que le recteur actuel « ne peut cesser ou suspendre ses fonctions avant la constitution complète du Conseil Général de l’UTAD ».

« Monsieur le ministre, l’autonomie des institutions d’enseignement supérieur est un principe structurant consacré par la loi, mais elle ne peut pas être interprétée comme une absence d’action de la part de la tutelle dans des situations où le bon fonctionnement de l’institution est en jeu, tel que le prévoit le régime juridique des institutions d’enseignement supérieur en vigueur. C’est pourquoi nous vous demandons, dans le cadre légal applicable, de bien vouloir accompagner ce processus, afin de prévenir que l’UTAD soit plongée dans une plus grande instabilité institutionnelle », peut-on encore lire dans la lettre.

Par ailleurs, Levi Leonido, enseignant à l’UTAD qui fait partie du Mouvement pour l’Audit Citoyen dans l’Enseignement Supérieur, a adressé à l’Inspection Générale de l’Éducation et des Sciences (IGEC) une demande d’enquête et de clarification sur la légalité de la démission ou de l’incapacité temporaire du recteur de l’UTAD devant un Conseil Général pas entièrement constitué.

Il a précisé que « la situation décrite génère un risque d’irrégularités statutaires et institutionnelles, c’est pourquoi l’intervention de l’IGEC est essentielle pour assurer la légalité, la transparence et la bonne gouvernance de l’université ».

L’UTAD compte environ 450 professeurs et 7 700 étudiants.