Innovation. Les administrateurs veulent repenser le financement des hôpitaux.

Innovation. Les administrateurs veulent repenser le financement des hôpitaux.

Lisbonne, 21 novembre 2025 (Lusa) — Les administrateurs hospitaliers estiment que le financement de ces établissements doit être repensé pour ne pas freiner l’innovation thérapeutique, qui est coûteuse, car le calcul par capitation se base toujours sur des valeurs obsolètes.

« L’État calcule actuellement combien d’argent il va allouer aux hôpitaux en 2026, en se basant sur les coûts d’il y a deux ou trois ans. Mais l’année prochaine, de nombreux nouveaux médicaments, beaucoup plus chers que ceux que nous achetons actuellement, seront introduits », a expliqué le président de l’Association Portugaise des Administrateurs Hospitaliers (APAH).

Xavier Barreto a souligné le décalage de ces valeurs, plaidant pour une révision du financement et mentionnant que certains pays disposent de fonds spécifiques uniquement pour les médicaments innovants.

« Il y a des pays qui couvrent les coûts des médicaments innovants en dehors du système de capitation [paiement par patient traité qui appartient à la zone géographique de l’hôpital] », a-t-il précisé, expliquant que cette situation se produit dans les hôpitaux universitaires, plus complexes, qui reçoivent et traitent des patients de tout le pays, entraînant ainsi des pertes.

Il a ajouté que les hôpitaux continuent de traiter les patients avec les médicaments disponibles malgré les pertes et a précisé : « Ils finissent par s’endetter, achètent des médicaments et accumulent des dettes envers l’industrie, puis l’État, à la fin de l’année, injecte quelques centaines de millions d’euros pour payer cette dette ».

« Cela n’a pas beaucoup de sens non plus, car cette dette engendre également des coûts financiers », a-t-il ajouté, expliquant : « l’industrie, lorsqu’elle a des dettes mais a besoin de recevoir de l’argent, se finance auprès des banques, et ces financements ont des coûts qui se répercutent ensuite sur les prix ».

Il préconise donc des ajustements dans le financement des hôpitaux afin qu’ils continuent de pouvoir payer pour les innovations qui émergent chaque année.

Il a rappelé que le financement hospitalier devrait fonctionner avec des incitations, soulignant : « Si nous disons aux institutions de se procurer les médicaments et que nous couvrirons ensuite les dépenses, cela n’incite en rien à l’efficacité ».

Pour repenser ce mode de financement, il a suggéré d’examiner les médicaments en attente d’approbation par l’Infarmed et d’analyser leur coût probable pour l’année suivante ainsi que le nombre de patients à traiter avec ces nouveaux médicaments.

« Cela nous permettrait déjà d’estimer l’impact sur nos finances et d’en tenir compte dans le financement de l’année suivante », a-t-il affirmé, expliquant : « Nous maintiendrions le système de capitation, et ainsi les hôpitaux devraient continuer à être efficients sous peine de subir des pertes, mais malgré tout, le déséquilibre serait atténué en prenant en compte les nouveaux médicaments à entrer l’année suivante ».

Outre le financement des hôpitaux, il a mentionné que dans la conférence intégrant la présentation de l’Indice National d’Accès au Médicament Hospitalier, qui sera dévoilé aujourd’hui, la réduction de 10% que le Gouvernement souhaite imposer sur les biens et services dans le domaine de la Santé sera l’un des sujets « qui flottera » dans le débat.