Le suivi des femmes enceintes à faible risque par des infirmières débutera, dans un premier temps, dans la région de Setúbal, et concernera les femmes enceintes sans médecin de famille, a annoncé ce mercredi le ministère de la Santé.
Après que l’Ordre des Médecins a donné son feu vert à la possibilité pour les femmes enceintes à faible risque sans médecin de famille d’être suivies par des infirmières spécialisées en santé maternelle et obstétrique, la ministre de la Santé se réunira avec des infirmiers pour analyser le projet.
Dans un communiqué, la tutelle précise qu’Ana Paula Martins, le Bastonier de l’Ordre des Infirmiers et le Président de la Commission Nationale de la Santé de la Femme, de l’Enfant et de l’Adolescent, seront demain, jeudi, à l’hôpital Garcia de Orta, de l’ULS Almada-Seixal, pour une réunion avec les Infirmières Spécialistes en Santé Maternelle et Obstétrique (EESMO) de cet ULS.
« Le projet devrait démarrer dans les unités de soins de santé primaires de la péninsule de Setúbal, uniquement pour les femmes enceintes à faible risque qui n’ont pas de médecin de famille », souligne encore le document.
La proposition de suivi et de surveillance de la grossesse à faible risque, de manière autonome, par des infirmières spécialistes dans les maternités des hôpitaux, où environ 70 % des accouchements sont à faible risque, a été récemment présentée par l’Ordre des Infirmiers au ministère de la Santé.
La proposition prévoit également la possibilité de suivi par des infirmières spécialistes lors des consultations de soins de santé primaires pour les femmes enceintes sans équipe de santé familiale, dont beaucoup restent sans surveillance tout au long de la grossesse.
La Direction Générale de la Santé a publié en 2023 une norme, mise à jour en 2024, qui détermine les fonctions des EESMO dans les soins de santé hospitaliers, prévoyant, entre autres, que l’hospitalisation d’une femme enceinte en travail à faible risque peut être réalisée par une infirmière spécialiste, avec la connaissance d’un médecin responsable en obstétrique et gynécologie, ainsi que l’accouchement lui-même.
La ministre de la Santé s’est dite, fin septembre, disposée à évaluer cette proposition, arguant qu’elles ne peuvent rester sans surveillance durant la grossesse.
« Les femmes enceintes ne peuvent pas être sans surveillance, les infirmières spécialistes jouent un rôle fondamental en santé maternelle et obstétrique et cela est déjà une réalité dans de nombreux pays », a souligné à l’époque Ana Paula Martins, pour qui « il n’y a aucune raison pour que ce ne soit pas aussi le modèle au Portugal, convenu » entre les différentes entités.
Ana Paula Martins a affirmé, à cette occasion, qu’il n’existait aucune raison « pour que ce ne soit pas aussi le modèle au Portugal ».
Le projet divise les opinions
Cependant, l’Association Portugaise de Médecine Générale et Familiale (APMGF) a demandé, un jour après les déclarations de la ministre de la Santé, que la proposition soit revue et qu’une éventuelle mise en œuvre de cette approche « ne constitue pas une véritable solution ».
L’association, dans un communiqué, a fait valoir que l’excellence des soins pendant la grossesse ne peut être atteinte qu’à travers un travail multidisciplinaire et intégré, où chaque professionnel contribue avec ses compétences spécifiques.
« Les médecins ne remplacent pas les infirmières et les infirmières ne remplacent pas les médecins. Chaque profession a sa valeur unique et irremplaçable », estime l’association, ajoutant : « Le défi est de trouver des moyens de potentialiser cette complémentarité au profit de la santé de toutes les femmes et enfants portugais ».
Pour sa part, l’Association Nationale des Unités de Santé Familiale (USF-AN) a défendu que le suivi des femmes enceintes à faible risque doit passer par les équipes de santé familiale, se généralisant, au lieu d’être confié aux infirmières spécialistes.
En revanche, le bastonier des infirmiers a défendu que le ministère de la Santé devrait rapidement réglementer le suivi des grossesses et des accouchements à faible risque par des infirmières spécialistes, arguant de la nécessité d’uniformiser leur pratique dans le pays.
En effet, les nouvelles consultations conduites entièrement par des infirmières spécialistes ont déjà débuté à l’ULS Loures-Odivelas, ainsi qu’au l’hôpital Beatriz Ângelo, à Loures, visant à réduire les temps d’attente. Les infirmières spécialistes de l’unité locale de santé (ULS) de São José, qui intègre la maternité Alfredo da Costa (MAC), procèdent déjà à l’hospitalisation des femmes enceintes à faible risque depuis novembre 2024.
À Portalegre, les infirmières spécialistes effectuent tout l’accompagnement de la grossesse à faible risque, avec la prescription de moyens complémentaires de diagnostic et d’analyses cliniques.
Bien qu’avant d’avoir donné son aval au projet, l’Ordre des Médecins (OM) a alerté, en octobre, quant aux risques de mesures isolées en santé maternelle et a défendu que la surveillance de la grossesse doit rester dans les soins de santé primaires, sous la coordination du médecin de famille. À ce moment-là, le Collège de Médecine Générale et Familiale (MGF) de l’Ordre des Médecins a exprimé son inquiétude concernant la proposition prévoyant la surveillance des femmes enceintes sans médecin de famille par des infirmières spécialistes.
