Le président de l’Autorité Nationale de la Protection Civile et des Situations d’Urgence (ANEPC), José Manuel Moura, a déclaré ce lundi qu’il « n’est pas pertinent » d’activer le mécanisme européen pour la lutte contre les incendies. Toutefois, il n’exclut pas cette possibilité.
« On parle beaucoup du mécanisme européen. Je pense qu’il y a des personnes qui ne comprennent même pas comment il fonctionne. Le mécanisme est constitué de 27 pays faisant partie de l’Union Européenne et de dix autres qui n’en font pas partie », a-t-il mentionné lors d’une interview sur RTP3.
Et il a ajouté : « Lorsque qu’un pays se trouve en situation d’urgence ou d’émergence, il sollicite Bruxelles pour activer le mécanisme. Il n’y a pas de caserne à Bruxelles avec des moyens prêts à être activés ».
José Manuel Moura a expliqué que « ce qui existe, ce sont des pays qui apportent leur aide en mettant à disposition des ressources ». Cependant, il a souligné que d’autres pays de l’Union Européenne, comme l’Espagne ou la Grèce, sont également « touchés » par des incendies et que, pour cette raison, « la disponibilité des moyens n’est pas immédiatement accessible ».
Pour le président de l’ANEPC, le mécanisme européen « est une ressource à utiliser en dernier recours », d’autant plus qu' »après trois ans d’activations consécutives, l’Union Européenne émet des avertissements ».
Interrogé sur son accord concernant le fait que, à ce stade, le mécanisme européen n’ait pas été activé, il a souligné que : « À ce stade, cela n’a pas beaucoup de sens ».
« Cela ne veut pas dire que, lors d’une évaluation ultérieure, la situation ne se présente pas », a-t-il avoué, en précisant qu' »une évaluation permanente détermine, sur le plan opérationnel, s’ils décident ou non d’activer, puis il y a la décision politique ».
« Non, il n’y a pas de manque de moyens »
Questionné sur la suffisance des moyens, José Manuel Moura a mentionné qu’il s’agit « d’une vieille question en rapport avec les incendies de forêt ». « Naturellement, ma réponse est : Non, il n’y a pas de manque de moyens », a-t-il affirmé.
Le président de l’ANEPC a donné pour exemple l’incendie actuellement combattu dans le district de Vila Real et qui atteint déjà Mondim de Basto, précisant « qu’il mobilise plus de 500 opérationnels ». « Les moyens ne sont pas toujours visibles pour les personnes qui finissent par faire de telles déclarations ».
« Il y a des situations limites. Heureusement, nous ne sommes pas dans une situation limite. Notre dispositif a donné une réponse très significative sur l’ensemble du territoire national », a-t-il ajouté.
Et il a complété : « Nous ne sommes pas dans une situation limite. Tout au long de la journée d’aujourd’hui, nous avons eu 94 incendies et seul celui-ci [dans le district de Vila Real] fait la une des journaux. Donc, notre efficacité de 93% dans l’attaque initiale est démontrée ».
Prochains jours ? « Prêts »
José Manuel Moura a également avancé que « l’état d’alerte atteint ses objectifs, notamment la réduction du nombre d’ignitions ». « Avec moins d’ignitions, il y a plus de moyens disponibles pour aider lors d’autres incidents ».
Il a souligné que, « entre le 28 juillet et le 3 août, il y a eu 880 ignitions », dont « 61 provenaient de la période nocturne ».
Concernant les jours à venir avec des températures élevées, le président de l’ANEPC a affirmé qu’ils sont « prêts » et que des groupes de pré-renforcement sont positionnés pour « être plus proches du problème ».
Le président de l’ANEPC a également adressé une « amicale accolade » et souhaité un « prompt rétablissement » aux deux pompiers et à une infirmière qui, cet après-midi, ont été victimes d’un accident dans la commune d’Esposende. Les trois blessés ont été jugés graves.
Trois blessés graves dans une collision entre une ambulance et un camion à Esposende
Les blessés sont deux pompiers (un homme et une femme) et une infirmière, qui se trouvaient dans l’ambulance
Lusa | 16:03 – 04/08/2025
Il convient de rappeler que le gouvernement, « face aux prévisions météorologiques pour les prochains jours, qui prévoient une aggravation significative du risque d’incendies ruraux », a déclaré « l’état d’alerte sur tout le territoire continental » – pendant une période allant de 00h00 dimanche, le 3 août, jusqu’à 23h59 jeudi, le 7 août.
Le gouvernement déclare « l’état d’alerte sur tout le territoire continental »
L’alerte entre en vigueur à partir de minuit et se prolonge jusqu’à 23h59 jeudi, le 7 août.
Carolina Pereira Soares avec Lusa | 13:06 – 02/08/2025