Il y a plus d’un milliard d’euros en certificats d’épargne qui risquent d’être prescrits. Ce sont des produits abandonnés ou des économies oubliées, principalement en raison de comptes obsolètes ou dont les titulaires sont décédés.
L’avertissement vient du Tribunal de Comptes (TdC), qui a identifié des risques de prescription de certificats d’épargne et de trésor d’une valeur de 1,174 milliard d’euros, en partie parce que l’IGCP n’arrive pas à payer les familles, en raison de comptes immobilisés ou de titulaires décédés.
Les risques identifiés comprennent 603 millions d’euros dans le stock de la dette, qui sont « relatifs à des instruments appartenant à 16 782 titulaires (décédés ou avec d’autres soldes gardés par l’IGCP, immobilisés ou à l’ordre)« , ainsi que 494 millions dans le stock de la dette, concernant 56 759 comptes sans information croisée avec l’Institut des Registres et du Notariat (IRN).
En outre, il y a encore 77 millions d’euros gardés par l’Agence de Gestion du Trésor et de la Dette Publique – IGCP (47 millions dans des comptes immobilisés et 30 millions à l’ordre), appartenant à 6 710 titulaires, que l’entité n’arrive pas à payer en raison de l’impossibilité d’effectuer le paiement ou parce qu’ils sont immobilisés par décès du titulaire.
Que se passe-t-il si rien n’est fait? À qui reviennent les montants?
« En l’absence de mesures ciblées pour ces soldes, les montants en question resteront sous la garde de l’IGCP jusqu’à
leur prescription, où ils devront être versés au Fonds de Régularisation de la Dette Publique (FRDP) », peut-on lire dans le document du TdC.
Le FRDP, faut-il le rappeler, « est un fonds autonome non personnalisé dont la fonction générale est de promouvoir l’amortissement de la dette publique et de réguler la demande et l’offre de titres de dette publique sur le marché secondaire, selon les orientations de politique monétaire et de gestion de la dette publique définies par le Ministre des Finances et de l’Administration Publique », selon ce qui est prévu dans la loi.
La majorité de ce montant était associée aux certificats d’épargne de série C, étant à noter que la « principale part de ces valeurs gardées par l’IGCP concerne des titulaires qui sont déjà décédés, mais il existe également des montants élevés pour d’autres raisons« .
Il y a des comptes immobilisés, ce qui peut également être dû à des ordres de tribunal ou des saisies, tandis que dans les comptes à l’ordre, il existe des difficultés liées à des comptes fermés et des problèmes avec l’IBAN.
Le TdC souligne également que ces 77 millions « ne sont pas reflétés dans la CGE [Comptes Généraux de l’État], comme ils devraient l’être, en ‘soldes des charges payables' ».
Si rien n’est fait, les familles perdent de l’argent
Dans le rapport sur la CGE de 2024, publié par le TdC, il est alors fait mention du danger que « sans la flexibilisation de certaines règles et une stratégie de communication efficace, le processus de conversion des Certificats d’Épargne peut entraîner une perte d’intérêts pour les familles« .
Les règles du processus de conversion des titres des certificats d’épargne en numériques, qui se déroulera entre le 05/01/2026 et le 29/11/2029, « peuvent signifier le rachat automatique des titres des séries A et B, qui cesseront de générer des intérêts à partir de cette date ».
Selon le TdC, les titulaires de certificats d’épargne « devront remettre les titres physiques (séries A, B, C et D) ce qui, si cela ne se produit pas d’ici le 29/11/2029, implique le rachat automatique des titres des séries A et B qui, bien que perpétuels, cesseront de générer des intérêts à partir de cette date, même pour les titulaires avec un compte d’épargne mis à jour ».