Ce jeudi 11 décembre marque précisément les 26 ans depuis que le Pico da Esperança, sur l’île de São Jorge, aux Açores, s’est transformé en un lieu tragique.
Il était 9h20 du matin, heure locale, soit une heure de moins qu’au Portugal continental, lorsque l’avion ATP Graciosa de la SATA Air Açores, en provenance de Ponta Delgada, à São Miguel, à destination de l’île des Flores, a heurté la plus haute montagne de l’île de São Jorge, tuant tous les passagers et l’équipage, pour un total de 35 personnes.
Encore aujourd’hui, 26 ans après l’accident, aucun habitant des Açores n’a oublié ce samedi. Si proche de Noël. Qui a ôté l’espoir à tous les membres de la famille, amis et connaissances des personnes voyageant à bord de ce fatal vol 530M.
Le temps était mauvais ce jour-là. Le ciel était très nuageux, il y avait des rafales de vent, et le vol s’est déroulé à basse altitude avec de nombreux soubresauts. Selon le rapport de la Commission d’enquête sur l’accident, publié par l’Institut National de l’Aviation Civile, cela a fait dévier l’appareil « sans que l’équipage ne s’en aperçoive », jusqu’à ce qu’il commence à traverser la ligne de côte nord de São Jorge, où il allait s’écraser.
Après le déclenchement de l’alerte d’impact, trois secondes avant la première collision, le copilote a signalé qu’ils « perdaient de l’altitude et étaient au-dessus de São Jorge ». Malgré une augmentation de la puissance des moteurs, la manœuvre fut « insuffisante pour éviter l’obstacle », causant une explosion violente qui a complètement détruit l’appareil.
Le premier à lancer l’alerte pour l’accident fut un berger qui, plusieurs mètres en dessous du ravin où se trouvaient les débris de l’avion, a senti l’odeur de carburant.
Lorsque les secours sont arrivés sur place, ils ont découvert un paysage terrifiant. « Nous ne pouvions pas marcher. Nous avons rampé jusqu’à l’autre versant, où il y avait le ravin », a révélé en 2016 Vítor Alves, alors journaliste à RTP Açores et le premier à arriver sur place, avec le reporter d’images.
Le journaliste se rappelle encore qu’en descendant jusque sur les lieux, il a d’abord trouvé des papiers, puis des vêtements, du métal, le moteur de l’avion, des corps, et enfin le reste du fuselage, dans un scénario qu’il a qualifié d' »indescriptible, presque irréel ».
Le pompier Rui Bettencourt n’avait que 20 ans lorsqu’il a été appelé, en tant qu’opérationnel, sur le lieu de l’accident, qui a « marqué » la vie dans le comté de Velas, où se trouve le Pico da Esperança. « Jamais personne n’avait imaginé un tel scénario dantesque », a-t-il révélé lors d’une interview également donnée à RTP Açores.
Face à la scène de destruction, il est vite apparu qu’il était impossible d’espérer trouver des survivants.
La Protection civile des Açores a alors rencontré de grandes difficultés pour récupérer les corps et les boîtes noires de l’avion, en raison des mauvaises conditions météorologiques et des accès difficiles au lieu de l’accident.
L’opération a duré des dizaines d’heures, au cours desquelles il fallait se détacher de ce qu’ils voyaient sans perdre de vue leur mission : offrir aux familles et amis des victimes de l’un des plus grands accidents aériens du Portugal la possibilité de faire un dernier adieu à leurs proches.
Les funérailles n’ont eu lieu que plusieurs jours après l’accident.
