Le communiqué a été publié sur la page officielle du gouvernement portugais quelques heures avant que la Commission Nationale des Élections (CNE) de Guinée-Bissau n’annonce que les procès-verbaux électoraux ont été confisqués et qu’elle n’est pas en mesure d’annoncer les résultats électoraux.
Face à la crise politique qui secoue la Guinée-Bissau, le « gouvernement portugais appelle à la non-violence et au respect des institutions démocratiques, soulignant la nécessité de rétablir rapidement le fonctionnement normal constitutionnel », lit-on dans le communiqué officiel.
Le Portugal « demande à toutes les parties prenantes de s’abstenir de tout acte de violence, qu’il soit de nature institutionnelle ou civique, soulignant que la stabilité politique est essentielle pour la sécurité de la population et pour l’avenir démocratique du pays ».
Cité dans le communiqué, le ministre des Affaires étrangères, Paulo Rangel, réitère « qu’il ne faut en aucun cas utiliser la violence » et lance un appel au retour à la normalité constitutionnelle, ainsi qu’à la « retenue dans l’usage de la force ».
Le ministre assure que « pour le moment, la communauté est parfaitement calme » et « elle est informée de toutes les mises à jour possibles de la situation ».
Il ajoute également que, « en coordination permanente avec l’Ambassade du Portugal à Bissau, le gouvernement suit de près la situation, assurant la protection des citoyens portugais ».
Le gouvernant renforce qu' »il est fondamental de revenir à la normalité constitutionnelle », soulignant que le Portugal, conjointement avec d’autres voix de la communauté internationale — Nations Unies, Brésil et Union européenne — lance un « appel urgent » à ceux qui détiennent l’autorité pour qu’ils créent les conditions pour ce retour ».
Le gouvernement portugais rappelle que « la crise actuelle représente une interruption supplémentaire de la normalité constitutionnelle en Guinée-Bissau qui, depuis son indépendance, a fait face à cinq coups d’État, 17 tentatives de coup et des changements gouvernementaux successifs ».
« Le Portugal prend une position claire en faveur des valeurs démocratiques et reste attentif à l’évolution des événements, défendant le retour à la normalité constitutionnelle », réitère-t-il.
La crise politico-militaire en Guinée-Bissau a suivi des élections générales, présidentielles et législatives, tenues le 23 novembre, sans incident, selon les observateurs internationaux.
La CNE de Guinée-Bissau a annoncé dans la soirée des élections que les résultats officiels provisoires seraient publiés d’ici au 27 novembre.
Le lendemain, le candidat de l’opposition Fernando Dias a revendiqué la victoire au premier tour contre le président Umaro Sissoco Embaló, qui briguait un second mandat.
La veille de la publication des résultats officiels, le 26 novembre, les militaires ont pris le pouvoir après une fusillade dans la capitale bissau-guinéenne.
Le Haut Commandement Militaire a pris le pouvoir, a destitué le président Embaló, qui a quitté le pays, a suspendu le processus électoral et a nommé comme président de transition le général Horta Inta-A, qui a nommé un gouvernement de transition, composé de membres de l’exécutif déchu.
Une délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est dans le pays pour médiatiser le conflit.
La Guinée-Bissau est suspendue de la CEDEAO, ainsi que d’une autre organisation régionale, l’Union africaine, conséquence du coup d’État, lors duquel plusieurs politiciens et cadres de l’État ont été arrêtés, dont le leader du Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), Domingos Simões Pereira, qui a été exclu des élections, ainsi que le parti historique et a décidé de soutenir l’indépendant Fernando Dias.
Fernando Dias est en lieu inconnu, mais a publié des vidéos sur les réseaux sociaux affirmant qu’il est en sécurité et réclame la libération de Domingos Simões Pereira et des autres détenus, ainsi que la conclusion du processus électoral.
Certains détenus ont été libérés, notamment des membres de la CNE et cinq magistrats du ministère public qui suivaient le processus électoral.
