Le secrétaire général de la CGTP a annoncé ce week-end une grève générale pour le 11 décembre, à l’issue de la marche nationale contre le paquet de lois sur le travail, à Lisbonne. La UGT a également déclaré qu’elle proposera jeudi à son secrétariat national la ratification de la décision de participer conjointement à cette grève.
Quel est l’impact pour les travailleurs participant à la grève générale ?
Dans un ensemble de questions-réponses relatives à une autre grève générale de 2010, la UGT a expliqué ce qui suit :
- Sur le contrat de travail – « La grève suspend le contrat de travail, de sorte que le travailleur n’est plus soumis aux obligations de subordination et d’assiduité (art. 536º du Code du Travail), perdant uniquement le droit à la rémunération et à l’indemnité de repas« ;
- Sur l’ancienneté – « Le temps de grève compte pour l’ancienneté, sans que le travailleur soit pénalisé dans sa progression de carrière (art. 536º du Code du Travail) ».
Il est également important de souligner que « l’employeur ne peut pas empêcher le travailleur de faire grève, ni le contraindre, discriminer ou pénaliser pour avoir fait grève », selon la UGT.
« De tels actes de l’employeur constituent une infraction très grave (art. 540º du Code du Travail), permettant au travailleur, y compris, d’alléguer devant le Tribunal avoir été victime de menace ou de discrimination, à condition de pouvoir prouver un tel comportement », indique le même document.
CGTP et UGT s’unissent pour la première fois depuis la troïka
La grève générale a été annoncée samedi par le secrétaire général de la CGTP, Tiago Oliveira, à l’issue de la marche nationale contre le paquet de lois sur le travail, à Lisbonne.
« Avec une position déjà prise ou en phase finale de décision par de nombreuses structures syndicales, il a été possible de convenir d’une grève générale le 11 décembre prochain« , a-t-il déclaré.
La dernière fois que les deux centrales syndicales ont convoqué une grève générale conjointe, c’était il y a plus de dix ans, au moment de la troïka.
Cette grève générale a été convoquée en protestation contre l’avant-projet du gouvernement pour la révision de la législation du travail, qui est en cours de débat avec les partenaires sociaux et qui prévoit la révision de « plus d’une centaine » d’articles du Code du travail.
Le secrétaire général de la UGT avait déjà critiqué le paquet de lois sur le travail, à la fin du mois d’octobre, affirmant que « le discours de la valorisation salariale a souvent été remplacé par le discours des entreprises, entreprises, entreprises et productivité », et que cette position, à son avis, est « reflétée dans l’avant-projet de réforme de la législation du travail ».
Mário Mourão a réitéré que la UGT « a toujours privilégié le dialogue et la négociation » et qu’elle « continue à la table » des négociations, mais a averti : « Entre choisir un mauvais accord ou une lutte dans la rue, nous préférons la lutte dans la rue ».
Les modifications prévues dans la proposition, appelée « Travail XXI » et que le gouvernement a présentée le 24 juillet comme une révision « profonde » de la législation du travail, concernent des domaines comme la parentalité (avec des modifications des congés parentaux, de l’allaitement et du deuil gestationnel), le travail flexible, la formation dans les entreprises ou la période d’essai des contrats de travail, et prévoient également un élargissement des secteurs qui seront désormais couverts par des services minimums en cas de grève.
Une marche contre le paquet de lois sur le travail organisée par la CGTP a conduit ce samedi des milliers de travailleurs à descendre l’Avenida da Liberdade, à Lisbonne, pour protester contre les modifications de la législation du travail proposées par le gouvernement de Luís Montenegro.