Après que l’avis de grève générale ait été approuvé à « l’unanimité et par acclamation » par le secrétariat national de la Fesap, affilié à l’UGT, le secrétaire général a réagi à la ministre du Travail, Maria do Rosário Palma Ramalho, qui avait qualifié la grève d' »inopportune » alors que des négociations sont toujours en cours à la Concertation Sociale.
« Inopportune est la proposition de réforme du travail du Gouvernement », a déclaré José Abraão lors d’une conférence de presse à Lisbonne, appelant à des conditions « pour que le gouvernement recule » dans une proposition qu’il décrit comme « extemporanée, injustifiée », et « afin que l’on puisse encore avancer vers une remise en négociation pour un accord tripartite en Concertation Sociale ».
En soulignant que l’évaluation de la grève a été l’occasion pour le Premier ministre de dire que les syndicats sont « au service de certains pour le PS, d’autres pour le PC », le secrétaire général de Fesap a demandé au chef du Gouvernement de « respecter l’autonomie du mouvement syndical », où les décisions sont prises « sans être au service de quiconque ».
« Je prie le Premier ministre de ne pas nous associer à des forces partisanes ni à des candidats présidentiels », a-t-il déclaré.
« Cette réforme apparaît hors de propos, dans un contexte de croissance économique, de stabilité financière et de vigueur du marché du travail », peut-on lire dans la résolution adoptée par le secrétariat de la Fesap.
Du compte épargne-temps individuel aux contrats à durée déterminée, des licenciements à l’externalisation, de la parentalité à la formation professionnelle, ce sont les principales modifications qui poussent la Fesap à considérer la proposition de réforme du droit du travail du Gouvernement comme « extemporanée, inappropriée et injustifiée ».
Le syndicaliste a également jugé inacceptable la non-restitution des trois jours de congé supprimés par le gouvernement PSD/CDS de Passos Coelho, ainsi que les cinq jours de congé « froid » lorsqu’ils sont pris en dehors de la période estivale.
« Nous ne pouvons pas laisser le droit au travail se marchandiser dans notre pays, en licenciant presque sans règles », a-t-il souligné.
Quelques minutes avant de remettre l’avis de grève au ministère du Travail, José Abraão a ajouté qu’il espérait que la manifestation du 11 serait une « grande grève », avec une « forte adhésion » des travailleurs, et qu’elle deviendrait l’une des plus importantes « des dernières années ».
« Nous serons à la grève du 11 » convoquée par l’UGT « très engagés, très déterminés, et en espérant que ce sera l’une des grandes grèves organisées ces dernières années », a-t-il réaffirmé.
La Fesap regroupe 45 organisations syndicales de tous les secteurs de l’Administration de l’État.
La grève générale du 11 décembre contre le projet de réforme du Gouvernement sur la législation du travail sera la première manifestation à réunir les deux centrales syndicales, CGTP et UGT, depuis juin 2013, lorsque le Portugal était sous l’intervention de la ‘troïka’.
[Actualisé à 14h15]
