L’annonce a été faite aujourd’hui par José Feliciano Costa, secrétaire général de la Fédération Nationale des Enseignants (Fenprof), lors d’une conférence de presse à Lisbonne pour analyser l’ouverture d’une nouvelle année scolaire.
José Feliciano Costa a remis en question la légalité du décret-loi nº 99, qui a supprimé la Direction Générale de l’Administration Scolaire, la Direction Générale des Établissements Scolaires et l’Institut de Gestion Financière de l’Éducation et a créé l’AGSE.
« Il existe des doutes de constitutionnalité concernant cet institut public (l’AGSE), dans la mesure où les compétences attribuées sont celles qui sont constitutionnellement dévolues au gouvernement », a déclaré le secrétaire général de la Fenprof.
C’est pourquoi, la plus grande structure syndicale représentative des enseignants va demander des réunions avec Marcelo Rebelo de Sousa et le Médiateur de la République « afin de soulever le contrôle de la constitutionnalité » du décret, a annoncé José Feliciano Costa.
Pour la Fenprof, la réorganisation au ministère de l’Éducation, avec la suppression et la création de nouveaux organismes, « est la première étape de la soi-disant Réforme de l’État, le nom donné au processus de démantèlement en cours des ministères qui n’intègrent pas les fonctions de souveraineté ».
La Fenprof estime que le nouveau décret marque le début du projet de « privatisation de la gestion du système éducatif », l’AGSE devant être l’ « administration indirecte de l’État ».
Feliciano Costa a déclaré que l’AGSE gérera les concours, la carrière et l’évaluation des performances des enseignants, mais aura également l’autonomie de contractualiser avec des privés ou des collectivités locales pour la fourniture de services éducatifs.
Lors de la conférence de presse, la Fenprof a de nouveau souligné le manque d’enseignants dans les écoles, un problème plus localisé dans les régions de Lisbonne, Alentejo et Algarve, plaidant pour l’importance de « revoir à la hausse » le Statut de la Carrière Enseignante, afin de rendre la profession plus attractive.
Les calculs réalisés par la Fenprof sur les besoins identifiés ce matin par les écoles indiquaient qu’environ 93 000 élèves manquaient encore de professeurs.
Une enquête réalisée cette semaine a confirmé qu’en plus du manque d’enseignants, les écoles ont besoin de plus d’assistants techniques, d’assistants opérationnels et de techniciens supérieurs.
Les écoles ont commencé à accueillir jeudi les premiers élèves pour le début d’une nouvelle année scolaire, avec environ 1,6 million d’enfants et de jeunes inscrits de la maternelle au secondaire.