Fenprof alerte sur les inégalités avec les changements au ministère.

Fenprof alerte sur les inégalités avec les changements au ministère.
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Portugal France

« Nous ne sommes ni face à une réforme, ni à une réorganisation. Nous sommes face au démantèlement du ministère de l’Éducation », a déclaré Francisco Gonçalves, secrétaire général de Fenprof, dans des déclarations à l’agence Lusa.

 

En cause, la nouvelle structure du ministère de l’Éducation, des Sciences et de l’Innovation (MECI), annoncée jeudi, qui va entraîner la disparition de plusieurs entités, intégrées dans de nouvelles agences.

Le système éducatif non universitaire va subir la plus grande réduction. Des huit entités sectorielles actuelles, comprenant trois directions générales, il ne restera que deux grandes agences : l’Institut de l’Éducation, de la Qualité et de l’Évaluation et l’Agence pour la Gestion du Système Éducatif.

En réaction à ces changements, Francisco Gonçalves a déclaré qu’une réforme du ministère de l’Éducation était attendue, mais qu’il ne s’attendait pas « à une coupure d’une telle ampleur ».

« Nous parlons pratiquement de l’extinction de toutes les directions générales », a souligné le responsable syndical, reconnaissant la nécessité de revoir les structures et d’améliorer le fonctionnement, mais ajoutant, d’un autre côté, qu’il s’agit d’un ministère qui gère « plus d’un million d’élèves, 150 000 enseignants et des milliers de non-enseignants ».

Selon le secrétaire général de Fenprof, la réforme annoncée représente une déresponsabilisation de l’État central, le MECI assumant « un simple rôle d’arbitre, de régulateur ».

« Ce qui nous a menés à l’universalité du droit à l’éducation, c’est précisément l’État portugais qui a assumé cette responsabilité dans son ensemble, qui a créé un réseau public et cherché à s’assurer que tous les élèves du pays, qu’ils vivent à l’intérieur ou près de la côte, en ville ou à la campagne, dans une zone dotée de plus de ressources ou dans une zone avec moins de ressources, aient le même droit non seulement à l’accès mais aussi au succès du service public d’éducation. Le chemin que nous empruntons aujourd’hui est inverse », a-t-il soutenu.

Quant aux modifications concrètes, Francisco Gonçalves s’est dit préoccupé par « l’approfondissement du transfert de compétences aux municipalités », avec la délégation aux commissions de coordination et de développement régional, qui disposeront désormais d’un vice-président pour l’Éducation, de la tâche de suivre l’exécution, à l’échelle régionale, des politiques nationales.

« Nous pourrions avoir une éducation de premier et de second ordre », a-t-il alerté, justifiant qu’il existe des municipalités avec des contextes très différents et des ressources également distinctes pour répondre aux besoins.

Par ailleurs, le secrétaire général de Fenprof a également critiqué la suppression des directions générales de l’Administration scolaire et des Établissements scolaires, ainsi que les conséquences sur les concours, la gestion du personnel enseignant et la gestion du réseau scolaire.