«Chantal Akerman: Travelling», qui sera accompagné d’un petit cycle à la Cinémathèque Portugaise, «parcourt les diverses étapes de la carrière et revisite les années et lieux qu'[elle] a traversés et filmés, abordant des moyens aussi variés que le cinéma, la télévision, l’écriture et l’installation», indique le CCB dans la présentation de l’exposition.
Cette première grande rétrospective dédiée à Chantal Akerman arrive à Lisbonne après avoir été présentée à Bruxelles et à Paris, à un moment coïncidant avec les dix ans de la mort de la cinéaste, survenue en 2015 à l’âge de 65 ans, et les 50 ans depuis la première de son film «Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles» au Festival de Cannes, élu meilleur film de tous les temps par le magazine britannique Sight&Sound en 2022.
L’exposition trace une carte artistique et biographique de l’artiste belge aux multiples facettes, «présentant des images de ses productions et des documents d’archives inédits», rassemblés par la Fondation Chantal Akerman.
L’exposition sera visible au MAC/CCB – Musée d’Art Contemporain jusqu’au 7 septembre, accompagnée d’une série d’initiatives, comme une visite guidée par la réalisatrice Marta Mateus et une lecture du texte «Une famille à Bruxelles» de Chantal Akerman par l’actrice Beatriz Batarda, le 17 mai, coïncidant avec la Journée Internationale des Musées.
La Cinémathèque Portugaise, qui en 2012 dédia une rétrospective à la cinéaste, s’associe à l’exposition avec un court cycle de films, entre le 24 et le 30 mai, en présence de la directrice de la photographie Sabine Lancelin.
«News from Home» (1976), avec la lecture de la correspondance entre Chantal et sa mère, lors d’un séjour de la cinéaste aux États-Unis, et «Jeanne Dielman» (1975), avec Delphine Seyrig, considéré comme l’œuvre majeure de Chantal Akerman et un exemple du cinéma féministe, sont deux des films à projeter à la Cinémathèque.
Chantal Akerman est décédée à Paris en octobre 2015, laissant derrière elle une œuvre «incandescente, pionnière et nomade», comme l’écrivait alors le journal français Le Monde.
En 2012, lors de la rétrospective en collaboration avec le festival DocLisboa, la Cinémathèque écrivait que Chantal Akerman partageait «l’esprit d’une génération post-Nouvelle Vague» et que ses œuvres révèlent «une expérimentation narrative, une inventivité formelle et une rigueur dans l’observation documentaire de la réalité, qui font d’elles des objets uniques, se distinguant par la relation complexe qu’elles entretiennent avec tout ce qu’elles filment».
Deux ans après la mort de Chantal Akerman, une fondation a été créée pour préserver les archives et gérer les droits de son œuvre, avec la restauration des films, la réalisation de rétrospectives, la publication d’œuvres et des expositions.