Exploitation des immigrants ? Le tribunal commence à juger 35 accusés lundi.

Exploitation des immigrants ? Le tribunal commence à juger 35 accusés lundi.

Selon le portail Citius, consulté aujourd’hui par l’agence Lusa, la première séance du procès est fixée à 09h30 lundi, au Tribunal de Beja.

 

Contacté par Lusa, l’un des avocats, Tiago Melo Alves, représentant l’un des accusés, a confirmé que le procès débutera lundi matin et a indiqué que « des séances sont déjà programmées jusqu’à la fin janvier ou le début février ».

Ce procès fait partie des affaires résultant de l’opération « Espelho », menée par la Police Judiciaire en novembre 2023, relative à l’exploitation présumée de dizaines de travailleurs immigrés dans des propriétés agricoles en Alentejo.

Sur les 35 accusés – 22 personnes physiques et 13 entreprises -, certains ont demandé l’ouverture d’une instruction, mais « l’acte d’accusation a été rédigé dans les mêmes termes que l’acte d’inculpation », selon Tiago Melo Alves.

Presque tous les accusés individuels répondent de 16 crimes de traite des êtres humains – l’un d’eux de 19 -, un de constitution d’association criminelle, un d’aide à l’immigration illégale, un de participation à une association d’aide à l’immigration illégale et un de blanchiment d’argent, selon les actes d’accusation et d’inculpation consultés par Lusa.

Il y a aussi des accusés inculpés pour falsification de documents ou possession d’armes interdites, selon les documents.

Huit des accusés dans cette affaire sont roumains et cinq sont portugais, nés dans plusieurs municipalités du district de Beja. Les autres accusés sont de diverses nationalités étrangères, selon le Ministère Public (MP).

En ce qui concerne les entreprises, neuf sont accusées de 16 crimes de traite des personnes, un de constitution d’association criminelle, un d’aide à l’immigration illégale, un de participation à une association d’aide à l’immigration illégale et un de blanchiment d’argent.

Deux autres sociétés répondent des mêmes crimes, avec un supplémentaire de falsification de documents, tandis que les deux dernières sociétés sont accusées de crimes similaires, mais cette fois de 19 de traite des êtres humains (sans falsification de documents, mais avec les autres).

Le MP soutient, dans l’acte d’accusation, qu’à une date non spécifiée, mais antérieure au 1er janvier 2020, les accusés ont créé un réseau pour l’entrée d’immigrants illégaux au Portugal, principalement en provenance de Roumanie, Moldavie, Ukraine, Inde, Sénégal, Népal, Timor oriental et Pakistan, et de les utiliser comme main-d’œuvre presque forcée et bon marché.

Bien que les immigrants recherchaient « de meilleures conditions de vie », ils finissaient par travailler dans des exploitations agricoles et des chantiers à travers le pays, « logés dans des conditions déplorables », dans des chambres « surpeuplées, sans climatisation et mal entretenues, étant obligés de payer pour le logement, les papiers, la nourriture, l’eau, l’électricité, le gaz, les transports ».

Les accusés percevaient des « frais » qui empêchaient souvent les immigrants de percevoir toute somme d’argent comme rémunération mensuelle pour le travail accompli, ne pouvant acheter suffisamment de nourriture pour survivre et subvenir à d’autres besoins, les forçant « à mendier de la nourriture », peut-on lire.

Dans toutes les activités menées, pour créer une apparence supposée de « légalité », les accusés ont monté des sociétés commerciales, peut-on lire.

Dans l’acte d’accusation, le MP demande également au tribunal d’arbitrer d’office une somme à titre de réparation pour 19 victimes, pour les préjudices subis du fait de l’exploitation professionnelle et personnelle à laquelle elles ont été soumises, et a indiqué que les accusés, par le fruit de cette activité illicite présumée, ont réussi à réaliser un chiffre d’affaires total de 19.767.141,09 euros.