L’organisation Deport Them Now (DTN), qui a utilisé le réseau social Telegram pour appeler à une « chasse » aux immigrés à Torre Pacheco, dans la région de Murcie, dispose d’un vaste réseau de liens avec des partis européens d’extrême droite, dont le Chega.
Le groupe était présent au Sommet de la Remigration, événement qui s’est tenu en mai dernier à Gallarate, en Italie, rassemblant environ 400 membres d’organisations d’extrême droite à l’échelle européenne, y compris les partis Alternative pour l’Allemagne, Forum pour la Démocratie (Pays-Bas), Parti National (Irlande), Reconquista (France), Liga (Italie) et Chega (Portugal).
L’année prochaine, il est déjà prévu d’inclure des forces comme le FPÖ (Autriche), Vlaams Belang (Belgique), Démocrates Suédois (Suède) et Vox (Espagne).
Le journal espagnol a décrit que la plateforme d’extrême droite a soutenu la manifestation « contre l’islamisation » convoquée par le parti de Santiago Abascal à Terrassa, Barcelone, le 22 mars. Ensuite, elle s’est jointe au Vox pour concevoir une affiche appelant à une manifestation à la Plaza Kennedy de Barcelone le 28 mars, visant à exiger la fermeture du centre municipal d’accueil des immigrés à Sant Gervasi.
Au moins une personne a été arrêtée et cinq ont été blessées lors de la deuxième nuit consécutive de troubles à Torre Pacheco. En cause, des appels à une « chasse » aux migrants lancés par des groupes extrémistes et nationalistes, après qu’un vieil homme ait été agressé par trois jeunes d’origine marocaine, mercredi dernier.
Ce média a identifié l’existence de 17 discussions par communauté autonome, rassemblant plus de 1 700 membres, la section de Murcie ayant considérablement augmenté suite aux agressions subies par un homme de 68 ans à Torre Pacheco, perpétrées par un trio d’immigrés.
Dans un communiqué justifiant la “chasse” aux immigrés, le groupe a accusé les “médias de gauche, communistes et pro-immigration” de “protéger le criminel maghrébin”, au détriment des citoyens espagnols.
“La population espagnole n’a pas d’autre choix que de se défendre contre les criminels envahisseurs maghrébins, qui nous agressent constamment, violent nos femmes et volent et frappent nos aînés. […] Vous saviez parfaitement que cela finirait par arriver. Que le peuple espagnol ne tolérerait plus d’agressions. Que le peuple espagnol montrerait sa force, comme nous l’avons démontré siècle après siècle. N’avons-nous pas le droit de défendre l’Espagne ? Notre Constitution nous protège : Article 30. Les Espagnols ont le droit et le devoir de défendre l’Espagne”, peut-on lire.
La même note réaffirmait encore “la convocation de patrouilles de quartier pour traquer les délinquants maghrébins les 15, 16 et 17 juillet”.
Il est à noter que 14 personnes ont été arrêtées depuis samedi, parmi lesquelles les trois suspects de l’agression qui ont servi de détonateur au climat de violence à Torre Pacheco, où 30% de la population de 40 000 personnes est immigrée ou d’origine étrangère.
L’un des autres arrêtés est le leader du DTN en Espagne, identifié comme Christian Lupiañez, 29 ans. Le jeune homme a été placé en détention provisoire et est soupçonné de crimes d’incitation à la haine, d’appartenance à une association illégale pour commettre des délits discriminatoires et de possession illégale d’armes, selon un communiqué du Tribunal Supérieur de Justice de Catalogne (TSJC), région où il réside et a été arrêté.
Jeudi, le gouvernement espagnol a indiqué que la localité est apparemment revenue à la normale, mais que les forces de sécurité vont maintenir un dispositif spécial à Torre Pacheco.
L’agression violente d’un vieil homme à Torre Pacheco, dans la province de Murcie, en Espagne, est utilisée par l’extrême droite ibérique pour amplifier des messages xénophobes contre la communauté immigrée maghrébine à travers le partage de vidéos non liées.
