Entités de la Gestion de la Copie Privée « perplexes » face à la proposition de l’IL.

Entités de la Gestion de la Copie Privée "perplexes" face à la proposition de l'IL.

Dans un communiqué envoyé aux députés, AGECOP, APEL (Association Portugaise des Éditeurs et Libraires), AUDIOGEST (Association pour la Gestion et la Distribution de Droits), GDA (Gestion des Droits des Artistes), GEDIPE (Gestion Collective des Droits d’Auteur et de Producteurs Cinématographiques et Audiovisuels), SPA (Société Portugaise des Auteurs) et Visapress, responsable de la défense des droits des éditeurs et créateurs de contenu journalistique sur le marché portugais, critiquent la proposition.

« Les entités de gestion collective (…) identifiées souhaitent exprimer leur totale stupéfaction et perplexité par rapport à la proposition de modification » soumise par le parti Iniciativa Liberal (IL), visant à éliminer la taxe de la copie privée, déclarent-elles.

« Contrairement à ce qui est affirmé dans la justification de ladite proposition (superficielle, ce qui peut être admis par ignorance), la copie privée constitue un précieux et même indispensable soutien à la protection des droits d’auteur et connexes et à la promotion de l’activité créative comme, d’ailleurs, c’est le cas dans la majorité des pays européens », soulignent les entités.

Par exemple, « durant la pandémie de covid-19, c’est la copie privée qui a permis de garantir une rémunération minimale aux titulaires de droits, dans toutes les disciplines de la création, à une période où les auteurs, artistes et tout l’écosystème créatif étaient paralysés et empêchés de poursuivre leur activité ».

« Et si le recouvrement obtenu par la copie privée est une rémunération pour les titulaires de droits pour l’utilisation de leurs œuvres, il n’est pas moins négligeable d’attribuer 20 % de ses revenus au Fonds Culturel », poursuivent les entités.

Ces fonds, ajoutent-elles, « ont soutenu au fil des ans des milliers de projets dans la musique, la littérature, l’audiovisuel, les arts plastiques, la presse, le théâtre, la danse entre autres, constituant le plus grand soutien du pays à la création artistique, tant pour les noms les plus établis que pour les plus jeunes qui, sans cela, auraient beaucoup de mal à atteindre le marché ».

Le secteur culturel et créatif « représente environ 3,3 % du PIB national et 3,39 % du PIB mondial, générant dans l’Union européenne 17 millions d’emplois », indiquent-elles, soulignant que la culture, « en plus de sa contribution à l’économie, est un élément fondamental pour la cohésion sociale, la citoyenneté active et l’enrichissement intellectuel, moral et spirituel de la société ».

La Loi sur la Copie Privée « tire son fondement de la Directive 2001/29/CE, existe dans presque tous les pays d’Europe, et est pleinement justifiée et alignée avec la position prévalente et harmonisée défendue par les organes communautaires, la Cour de Justice, le Parlement Européen, la Commission Européenne et le Conseil de l’UE, en plus de refléter la tendance comparée observée par l’IRIS de l’Observatoire Européen de l’Audiovisuel », mentionnent-elles.

« Son élimination non seulement ne bénéficierait pas aux consommateurs mais porterait gravement atteinte à toute l’industrie créative – dans le pays plus de 50 000 auteurs, artistes, éditeurs de presse, producteurs – avec les conséquences inévitables sur l’écosystème créatif à une époque où l’intelligence artificielle [IA] plane comme une menaçante nuée noire », avertissent-elles.

Par conséquent, elles défendent qu' »il est essentiel que cette proposition de l’IL ne soit pas approuvée, au risque de faire courir à l’État portugais la responsabilité d’infraction à une Directive de l’UE et de nuire aux titulaires de droits en éliminant l’une des formes les plus efficaces et appropriées de compensation dont tous bénéficient ».